Les secteurs icon

Les secteurs

L'info n°1608/09/2023

TITRES-SERVICES

La santé des aides-ménagères n’a pas de prix!

Le travail d’aide-ménagère doit être considéré comme un métier à risques. C’est le message qu’une délégation de travailleuses du secteur a passé au ministre fédéral de la Santé, qui semble l’avoir entendu.

D.MO.


Le 29 août, une délégation a rencontré Frank Vandenbroucke

Le 29 août dernier, une centaine d’aides-ménagères, en front commun CSC-FGTB, se sont donné rendez-vous devant le cabinet du ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke. Une délégation a rencontré le ministre pour lui demander de garantir des emplois sûrs, de qualité, et la reconnaissance du métier d’aide-ménagère comme métier à risques. Une reconnaissance qui leur permettrait de bénéficier de meilleures allocations et divers remboursements pour les frais encourus.

Pour la CSC Alimentation & Services (A&S), il est impératif que les maladies qui découlent clairement de l’exercice de cette fonction soient reconnues comme maladies professionnelles. En effet, les aides-ménagères souffrent d’affections cutanées, ou encore de problèmes pulmonaires (à lire également en page 5). Des études révèlent qu’elles sont 35 fois plus susceptibles de souffrir de troubles musculosquelettiques1.

De plus, elles ont plus de 2,5 fois plus de risques que les travailleurs d’autres secteurs de connaître une incapacité de travail de longue durée durant leurs cinq premières années2.

Améliorer les conditions de travail

Il s’agissait de la cinquième visite ministérielle organisée dans le cadre de la campagne «Ma santé n’a pas de prix!». Celle-ci a été lancée suite aux visites effectuées en 2022 par l’Inspection contrôle emploi bien-être, auprès de 175 entreprises du secteur des titres-services: 159 d’entre elles étaient en infraction. Les conclusions de ces visites confirment ce que les syndicats dénoncent depuis des années: les employeurs négligent gravement la santé des travailleurs et des travailleuses du secteur.
                      

La délégation est ressortie très satisfaite de cette visite au cabinet du ministre Vandenbroucke. «Le ministre s’est félicité de nos actions, ont exprimé les représentants de la délégation à l’issue de la rencontre. Pour lui, il est clair que quelque chose doit changer dans ce secteur. La conversation a également évoqué l’introduction de la cotisation de responsabilisation, qui doit être payée par les entreprises qui emploient de nombreux travailleurs malades de longue durée». Cette contribution, perçue pour la première fois au cours du dernier trimestre, a dû être payée par 43 entreprises de titres-services. Au total, ce sont entre 1,4 et 1,8 million d’euros qui pourraient devoir être payés en un an. Pour la délégation, «cet argent devrait être utilisé pour améliorer les conditions de travail dans le secteur».

Le ministre a demandé aux délégations de continuer à travailler sur ce sujet, et souhaite recevoir à nouveau les représentants syndicaux dans deux mois environ.


1. Étude ULB de 2021: “Subsidizing Domestic Services: Job Creation, Employment Formalisation and the Unintended Health Costs”.
2. Étude réalisée par le Département d’économie appliquée de l’ULB à la demande de l’Inami, en 2020.