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L'info n°1608/09/2023

Europe Réduction du nombre de pompiers, malgré la crise climatique

Malgré l’augmentation des risques d’incendie, le nombre de pompiers a été réduit dans dix États membres de l’Union européenne, dont la Belgique.

D.Mo.


De nombreux incendies ont marqué cet été, le plus chaud jamais enregistré.


«Le mois de juillet ayant été le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial, et les incendies de forêt et les inondations ayant touché de nombreux États membres, les dangers et la charge de travail des pompiers et des autres travailleurs des services d’urgence ont augmenté»
, constate Jan Willem Goudriaan, secrétaire général de la FSESP1, qui représente les pompiers et d’autres travailleurs des services publics au sein de la Confédération européenne des syndicats (CES).

Dans un contexte d’augmentation du risque d’incendies causés par le changement climatique, il semble pertinent de maintenir, voire de développer, des services de pompiers disposant du personnel et des ressources nécessaires pour effectuer leur travail de sauvetage. Pourtant, le nombre de pompiers a été réduit dans dix États membres de l’Union européenne, selon une analyse des nouvelles données d’Eurostat par la CES.

Entre 2021 et 2022, c’est la France qui a perdu le plus grand nombre de pompiers (-5.446), suivie par la Roumanie (-4.250) et le Portugal (-2.907). Les réductions les plus importantes en pourcentage sur la même période concernent la Slovaquie (-30%), la Bulgarie (-22%), le Portugal (-21%)… et la Belgique. Entre 2021 et 2022, notre pays est en effet passé de 9.594 à 7.807 pompiers, soit une baisse de 19% des effectifs. Plus globalement, l’Union européenne a perdu, durant cette période, quelques 5.300 combattants du feu, soit 1,5% de ses effectifs. Elle compte aujourd’hui un peu moins de 360.000 pompiers.

Au feu l’austérité!

Ces réductions auront affecté la capacité de l’Europe à faire face aux incendies de cet été, le plus chaud jamais enregistré. Pour Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, «tous les pays devraient investir dans leurs services de lutte contre les incendies, et dans d’autres services publics, afin de faire face à la charge accrue que le changement climatique fera peser sur eux.» Or, les syndicats craignent que d’autres réductions soient effectuées si l’UE réintroduit des règles d’austérité en janvier. «Cela signifierait que la majorité des États membres devraient procéder à des réductions au moment même où l’UE leur demande d’augmenter les investissements dans la lutte contre le changement climatique, ajoute la secrétaire générale. Nous demandons à la Commission européenne de mettre fin à l’austérité 2.0, et de construire une économie qui fonctionne pour les gens et la planète.»

L’année prochaine, pour respecter les nouvelles règles, les pays seront obligés de réduire leurs budgets nationaux. Selon une étude précédente menée par la CES, cette somme d’argent permettrait de payer plus d’un million de travailleurs du secteur public, selon une étude précédente de la CES. 

1. Fédération syndicale européenne des services publics, NB.

© Patrick Lefevre / Belpress.com

Tous les pays devraient investir dans leurs services de lutte contre les incendies.