Lédito

L'info n°1307/07/23

Métiers en pénurie: aux employeurs d’agir

Comme chaque année, le Forem publie la mise à jour de sa liste de métiers en pénurie. Une partie du monde patronal va probablement s’emparer de ce rapport pour se présenter une nouvelle fois en victime d’une privation de main-d’œuvre, et faire porter la responsabilité sur le mauvais fonctionnement du marché du travail (qui serait trop peu flexible), sur les organismes de formation (qui ne seraient pas assez réactifs) et sur l’attitude des travailleurs (qui seraient trop exigeants et infidèles).

Pour la CSC wallonne, la solution pour résorber le manque de main d’œuvre existant dans certains secteurs est avant tout dans les mains des employeurs, pour le secteur privé, et dans les mains des pouvoirs subsidiants, pour les secteurs du non-marchand et les services publics.

Lorsque la cause du manque de personnel est un déficit de qualification, il appartient aux employeurs de réinvestir dans la formation de leur personnel, ce qui passe par un renforcement des fonds de formation et une meilleure visibilité des offres de formation, ainsi que des embauches avec partie formative. Lorsque le manque d’attrait pour une fonction est causé par de mauvaises conditions de travail, il appartient aux employeurs et aux pouvoirs subsidiants de les améliorer.

Plus largement, la solution au prétendu problème des pénuries passera nécessairement par l’abrogation de la loi sur la norme salariale, pour que les salaires puissent faire l’objet d’augmentations et rendre attractives les professions auxquelles ils sont attachés.

Il faut dénoncer le fait que les employeurs, au lieu de remettre en question la qualité des emplois qu’ils proposent, les dégradent encore plus en utilisant des emplois précaires qui leur coûtent moins cher. Dans le secteur du non-marchand et des services publics, les conséquences de la dégradation des conditions de travail entrainent une fuite du personnel et une diminution du nombre de candidats. C’est l’offre de soins et de services à la population qui est en danger. Les gouvernements respectifs doivent prendre la mesure de l’urgence et adopter des mesures pour améliorer les conditions de travail.

 Marc Becker, secr. nat. affaires wallonnes

Lorsque la cause du manque de personnel est un déficit de qualification, il appartient aux employeurs de réinvestir dans la formation.