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L'info n°1307/07/23

Liège

Liberty Steel: la voix des travailleurs a été entendue en appel!

Rebondissement positif pour les 590 travailleurs de Liberty Steel Liège: l’activité va pouvoir se poursuivre, et chacun conservera son emploi, ses avantages salariaux et sociaux.

Isabelle Debroux


L’activité de Liberty Steel, à l’arrêt depuis juillet 2022, va enfin pouvoir reprendre.

Le 28 avril dernier, le tribunal de l’entreprise de Liège avait rejeté les trois offres de reprise de l’entreprise sidérurgique liégeoise. Mais la Cour d’appel, saisie par l’un des candidats-repreneurs, en a décidé autrement: elle vient d’autoriser la cession de Liberty Steel Liège à sa filiale roumaine Liberty-Galati.

Après trois ans de tourmente et d’incertitude, le personnel peut enfin souffler. «Le jugement prononcé le 21 juin par la Cour d’appel écarte le pire scénario, à savoir la faillite. Chacun peut s’imaginer le ouf de soulagement qui vient d’être poussé par les travailleurs et leurs familles», commente Jordan Atanasov, secrétaire permanent ACV-CSC Metea.

La décision de cession de Liberty à Liberty-Galati a été soutenue d’emblée par la CSC et la CNE dès le dépôt des trois offres. En effet, c’était la seule offre complète: «Seul Liberty-Galati proposait la reprise de l’ensemble des sites (Flémalle et Tilleur) et de tous les travailleurs sans exception et sans condition, précise Jordan Atanasov. Pour nous, il n’était pas question de faire une croix sur une partie des outils et de laisser des travailleurs sur le bord de la route. Un seul choix s’imposait: l’offre de Liberty-Galati, qui remplissait ces conditions. Nous l’avons dit haut et fort.»

Une intervention CSC déterminante

Lors de l’audience en appel, Pietro Gettino, délégué principal ACV-CSC Metea chez Liberty, a d’ailleurs pris la parole en ce sens. En effet, il a rappelé au juge qu’il devait prendre en compte la situation des travailleurs et de leurs familles, et pas seulement les intérêts des créanciers. Il a insisté sur les emplois directs en jeu, mais aussi les emplois indirects, et sur l’importance de préserver une activité économique structurante pour la région. «Son intervention a été déterminante» estime Jordan Atanasov.

Que va-t-il se passer à présent? Le transfert des travailleurs vers une nouvelle entité juridique sera réalisé très prochainement. Dans la foulée, le groupe Liberty devra présenter un plan industriel et un calendrier de relance des installations, qui sont à l’arrêt depuis juillet 2022.

«Depuis le début, on sent Liberty déterminé à conserver Liège. On sent que l’intention de faire tourner la machine est là, mais le groupe va devoir très vite éclaircir comment cela se fera, et avec quels moyens. Nous suivons cela de très près. Nous rappelons aussi que la Région wallonne a déclaré à maintes reprises vouloir soutenir cette activité industrielle. Le jugement qui vient d’être prononcé réunit toutes les conditions pour permettre ce support régional attendu par Liberty mais aussi par les travailleurs. Cette implication de la Région devrait permettre un contrôle des opérations», conclut le secrétaire permanent ACV-CSC Metea. 


© Isabelle Debroux

Il n’était pas question de laisser des travailleurs sur le bord de la route.