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L'info n°2322/12/2023

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Saint-Gobain: la direction refuse de construire un dossier de reprise

La direction de Saint-Gobain Eupen, site spécialisé dans la transformation du verre, a annoncé le 30 octobre dernier son intention de fermer cette usine. Depuis, il y a peu d’avancées, mais la CSC ne baisse pas les bras. Elle explore toutes les pistes pour tenter de sauver l’emploi et multiplie les contacts. Il en va de l’avenir de 55 familles!

Isabelle Debroux


Le 18 décembre, une manifestation a eu lieu devant l’usine d’Eupen.

Le site d’Eupen a subi de nombreux redécoupages et réorganisations au fil du temps. «Ces dernières années, on a constaté que la direction se concentrait trop vers de gros clients en délaissant les clients locaux plus petits. Pour nous, clairement, elle s’est fourvoyée dans de mauvaises stratégies commerciales et surtout elle n’a pas consenti les bons investissements», estime Vincent Lamberigts, délégué principal CSC bâtiment – industrie & énergie (CSCBIE) chez Saint-Gobain Eupen.

L’industrie du verre est certes un peu morose à l’heure actuelle, mais la transition énergétique prônée par la Wallonie devrait ouvrir de nouveaux horizons au secteur. L’entreprise eupenoise dispose de nombreux atouts, notamment une main-d’œuvre qualifiée. Pour la CSCBIE, tout doit être mis en œuvre pour rechercher un repreneur. «Dans cette optique, nous avons déjà eu plusieurs entrevues avec divers interlocuteurs politiques, ministres ou députés, ainsi que des membres d’Invests wallons1, confie Philippe Content, secrétaire permanent CSCBIE. Par ailleurs, nous allons rencontrer, à Paris, le directeur des affaires sociales du groupe Saint-Gobain.»

Une direction méprisante

À la suite de ces démarches, la CSC a eu la confirmation que des contacts ont été pris avec l’entreprise. «De source sûre, nous savons, en effet, que des acteurs économiques extérieurs ont contacté la direction, mais que cette dernière s’est montrée peu constructive», regrette Vincent Lamberigts.

Une manière de procéder qui reflète l’attitude attentiste de la direction. «À la dernière réunion du conseil d’entreprise, nous avons pourtant expliqué que de potentiels industriels étaient intéressés par le site. C’est au moins un début de piste. Toute solution qui permettrait de sauver l’emploi doit être étudiée, martèle le délégué CSC. Malgré cela, la direction ne veut pas franchir les portes qu’on lui ouvre. De plus, beaucoup des questions que l’on a posées en Conseil d’entreprise restent encore sans réponse.»

Du côté des travailleurs, l’ambiance est morose. Il faut dire que l’employeur manque totalement d’empathie envers son personnel d’Eupen. Pourtant, il se targue d’être certifié, pour la 8e année consécutive, «Top Employer Global» pour, entre autres critères, sa gestion du bien-être des travailleurs… Mais il ignore la détresse des travailleurs.

En réaction, la CSC a organisé une manifestation devant l’usine le 18 décembre, et déployé des calicots solidaires qui ont été signés par les salariés, syndicalistes et sympathisants d’autres entreprises. Un signe fort de solidarité vécue. 

1. Les Invests wallons sont des sociétés d’investissement et de financement à capital mixte (public/privé), NDLR.