Françoise Simar, 74 ans, est militante active de la CSC Seniors. Cette habitante de Herve, en province de Liège, a pris sa pension il y a 10 ans après une carrière dans les soins de santé. Pour elle, il ne faut surtout pas abandonner le principe de l’indexation.
David Morelli
Veuve depuis 20 ans, Françoise touche une pension qu’elle considère comme étant «décente». «Mais si j’ai une bonne pension moyenne, c’est grâce à l’appoint de la pension de survie de mon mari. Sans cela, j’aurais eu, du fait de ma carrière incomplète, une très petite pension de seulement 900 euros, ce qui est largement insuffisant pour vivre.»
Pour elle, le maintien de l’indexation est important. «La hausse des coûts de l’énergie et de produits de base, comme le pain, a rendu le quotidien plus difficile. L’indexation permet d’un peu réajuster le pouvoir d’achat par rapport à l’inflation mais elle est loin de compenser la hausse du coût de la vie.»
Françoise pointe néanmoins un effet indésirable de l’application de cette indexation sur certains allocataires sociaux. «Lorsque j’avais le statut BIM, l’indexation m’a fait perdre, pour quelques euros de différence, mon statut. Pour éviter ce problème, il faudrait que cette indexation soit conjuguée avec un relèvement du plafond des impôts. Sans un relèvement lié avec l’indexation, celle-ci peut se révéler périlleuses pour certains allocataires sociaux qui risquent, au final, de perdre du pouvoir d’achat en perdant leur statut.»
Malgré ce problème, le maintien du principe de l’indexation reste un enjeu important. «L’indexation récente a été bénéfique pour mon pouvoir d’achat, même si elle n’est que d’une dizaine d’euros. Ça n’est finalement pas grand-chose, mais il ne faut surtout pas abandonner l’indexation car ces montants supplémentaires peuvent être importants pour certaines personnes. Dans ce contexte, un saut d’index, comme on en a déjà connu dans le passé, serait inacceptable. On ne ressent peut-être pas les effets de ce saut d’index au moment où il a lieu mais, lorsque l’on fait le compte sur deux ou trois ans, on s’aperçoit de la perte que cela provoque en matière de pouvoir d’achat.»
© Guy Puttemans