Jonathan Ciesielski travaille depuis une douzaine d’années dans l’entreprise alimentaire What’s Cooking (Marche-en-Famenne), où il travaille comme opérateur à l’emballage. Il revient sur le mandat de délégué CSC Alimentation et Services (A&S) au conseil d’entreprise (CE), qu’il exerce depuis 2020.
Prop. recueil. par Marine Leblicq
En tant qu’opérateur à l’emballage, je réglais déjà, de manière ponctuelle, des petits soucis courants pour tenter d’améliorer les conditions de travail de tout le monde. Au fil du temps, je me suis rendu compte que j’aimais bien ça. Je suis assez curieux de nature. Je voulais voir comment cela fonctionnait de l’autre côté du décor. Il y a quatre ans, on est venu me trouver pour voir si je voulais être sur les listes. Pourtant, à la base, Je n’avais aucune base ni compétence concernant ce qui touchait au CE.
Le plus compliqué, c’est de faire le premier pas, de rentrer dans le train. Une fois dedans, on le remonte, wagon par wagon. Avec lui, on prend de la vitesse, et le travail prend de l’ampleur, tant sur le plan individuel qu’au niveau de l’équipe. On n’est pas lâché seul sur le terrain. On a toujours l’aide des délégués plus anciens et de notre permanent. Ils essayent toujours de répondre à un maximum de nos questions, chacun dans son mandat bien défini. C’est un vrai travail d’équipe, énergisant et grisant. Que le candidat n’hésite pas. Il y aura toujours quelqu’un pour l’épauler.
Je tente de me former, de manière de plus en plus spécifique, avec tous les outils que je reçois (guides, fascicules, site de la CSC…). La motivation personnelle est importante. Au fur et à mesure des formations et des expériences, j’ai acquis de plus en plus d’«indépendance», au sens où j’ai moins peur de faire une bourde. J’avance de manière plus sereine, du fait que je connais désormais mieux les législations, les conventions collectives de travail… Plus on en sait, plus on sait vers où on va, et moins on a de chance de se faire plumer.
Le plus compliqué, c’est de faire le premier pas, de rentrer dans le train.
En qualité de délégué au CE, je dois être attentif à la manière dont les choses se passent dans la société sur le plan organisationnel. Je joue un rôle de liaison entre toutes les structures. Je fais monter et descendre les informations. On doit pouvoir répondre à nos membres de la manière la plus transparente et complète possible, voire anticiper leurs questions. Par ailleurs, je suis secrétaire suppléant. C’est une fonction de relais, plus administrative, mais que j’apprécie beaucoup. La prise de note pour le PV est un exercice délicat pour être le plus fidèle et transparent possible aux échanges. C’est un vrai exercice d’objectivité.
Les quatre premières années m’ont surtout permis d’acquérir, via les formations, les compétences de base, et de m’affuter sur les sujets qui m’intéressent le plus. Durant ce mandat, nous avons réfléchi notamment aux questions de diversité, et comment sensibiliser les travailleurs à la diversité et aux discriminations, qu’elles soient religieuses ou sexuelles, pour qu’il n’y ait pas de propos, moqueries ou mauvaises blagues susceptible de choquer certains travailleurs dans l’entreprise. Par exemple, un colis de produits existe dans l’entreprise. Nous avons sollicité la direction pour qu’une version halal soit préparée pour les travailleurs musulmans afin qu’ils en profitent à 100%, sans devoir jeter les produits qu’ils ne peuvent pas manger.
Bien sûr, on n’a pas toujours des résultats positifs, mais on essaye toujours de se battre pour les conditions de travail, le bien-être et les acquis des travailleurs. On est là pour les défendre. Ils savent qu’ils ne sont pas seuls face à leurs problèmes. La volonté est évidemment, pour le prochain mandat, de faire encore mieux au bénéfice des travailleurs.