Une fois de plus, l’«élite» économique et politique s’est réunie à Davos pour le Forum économique mondial, du 15 au 19 janvier. Une fois de plus, de nombreuses déclarations pleines d’espoir et de bonne volonté vers le bien commun ont été faites. Mais les chiffres sont têtus, et le rapport annuel sur les inégalités publié par Oxfam vient une fois de plus nous les rappeler. Celui-ci met notamment en avant le fait que la fortune des milliardaires a augmenté de 3.300 milliards de dollars depuis 2020, à une vitesse trois fois plus rapide que celle de l’inflation. Au rythme actuel, il faudrait plus de deux siècles pour mettre fin à la pauvreté!
Alors que des centaines de millions de personnes dans le monde ont été confrontées à des réductions de salaires réels, 148 grandes entreprises ont réalisé 1.800 milliards de dollars de bénéfices cumulés, et distribué d’énormes dividendes à de riches actionnaires. Moins d’1% des entreprises les plus grandes et les plus influentes du monde s’engagent publiquement à verser un salaire décent à leurs travailleurs, et à soutenir le paiement d’un salaire décent dans leurs chaînes de valeur.
Ces inégalités sont également spécifiques au niveau du genre: à l’échelle planétaire, les hommes possèdent 105.000 milliards de dollars de plus que les femmes. Enfin, malgré l’urgence climatique, on constate que les 1% les plus riches émettent autant de carbone que les deux tiers les plus pauvres de l’humanité.
Ces chiffres donnent le tournis. Globalement, deux attitudes sont possibles. Soit nous les déplorons puis passons à autre chose; soit nous agissons. Le rapport d’Oxfam démontre qu’une meilleure répartition est possible: 1,6% du montant des dividendes versés aux 10% les plus riches en 2022 permettrait d’éliminer l’extrême pauvreté.
Le choix de la CSC est évident. Par son action, notre syndicat lutte au quotidien pour un monde plus juste dans le respect des limites planétaires. Plus globalement, nous travaillons chaque jour afin que les syndicats européens et internationaux intègrent ces messages. Il faut contribuer avec plus de force à la construction d’un monde meilleur!
Marie-Hélène Ska, secrétaire générale
Pour Oxfam, une meilleure répartition est possible: 1,6% du montant des dividendes versés aux 10% les plus riches permettrait d’éliminer l’extrême pauvreté.