Survol du mémorandum de la CSC wallonne avec Marc Becker, secrétaire national de la CSC en charge des affaires wallonnes.
Propos recueillis par David Morelli
L’enjeu de la transition climatique que nous traversons est que cette transition soit juste. Ce sera probablement une des clés de ces élections. La manière dont les partis vainqueurs la prendront en charge sera un élément déterminant. La difficulté réside dans l’articulation des mesures fédérales et régionales. La Wallonie va devoir continuer ses efforts sur la question de la rénovation énergétique des bâtiments. Les mesures en la matière constituent un triple win: elles sont positives pour l’emploi, le portefeuille des habitants, et pour le climat. Pour cette transition, des entreprises vont devoir s’adapter: nous proposons de mettre en place des conseillers en transition pour les guider, et soutenir ainsi une transformation durable de l’économie wallonne. La transition juste, ce sont des enjeux démocratiques, climatiques, de mobilité, et de santé. En effet, 80% des éléments qui déterminent l’état de santé sont liés à des questions de logement, de conditions de vie et de travail, et d’alimentation. C’est pour cela que nous demandons que tous les enfants scolarisés en maternelle et en primaire en Wallonie aient accès à un repas équilibré au moins une fois par jour, et gratuit.
Ce sont des déterminants fondamentaux. L’emploi est d’abord une matière fédérale, mais la Wallonie peut jouer un rôle. Une proposition très concrète est de réinstaurer dans tous les services publics les plans Tandem, qui permettent aux travailleurs plus âgés de réduire leur temps de travail, sans perte de revenus, en accompagnant un jeune qui rentre sur le marché du travail. La formation sur le lieu de travail est une possibilité fondamentale de transmission de savoir et de compétences.
Nous allons travailler pour que les partis reprennent tout ou partie de nos positions dans une future déclaration de politique régionale ou communautaire. Pour ce qui est de la concertation sociale, les gouvernements disent souvent vouloir la mettre en place, mais elle se révèle souvent opportuniste, en fonction du sujet et du ministre en charge. Il y a néanmoins une tradition de concertation sur certains sujets, comme l’emploi et la formation. Un gouvernement a tout intérêt à appréhender la voix de celles et ceux qui sont sur le terrain. Sans concertation, il risque de prendre des décisions à côté de la plaque.
La Wallonie a des leviers fiscaux pour aller chercher des recettes et résoudre progressivement la question de la dette. Il y a aussi des gens très riches en Wallonie… Le piège dans lequel ceux qui formeront le prochain gouvernement wallon ne doivent plus tomber, c’est de commencer une déclaration de politique régionale en disant qu’il n’y aura pas de nouvelles taxes.