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L'info n°917/05/2024

Hauts-Sarts (Liège)

51 emplois menacés chez Icopal

Le groupe français BMI veut fermer sa filiale liégeoise Icopal. Un coup de massue pour les travailleurs.

Isabelle Debroux

Certes, la situation de l’entreprise Icopal des Hauts-Sarts, spécialisée dans la fabrication de tuiles métalliques, est difficile depuis plus de deux ans. Mais jamais les travailleurs n’auraient imaginé une fermeture pure et simple du site. «Un investissement, une vente, une restructuration peut-être… mais pas une fermeture pure et simple! Nous avons un savoir-faire ici à Liège, une ligne de production ultra-moderne», s’insurge la délégation CSC, composée de représentants de la CSC Metea et de la CNE.

Pourtant, le 2 mai dernier, lors d’une réunion extraordinaire, la direction a bel et bien fait part de son intention de fermeture. Un coup de massue pour les 51 travailleurs – 34 ouvriers et 17 employés!

Mise à mort volontaire?

Le groupe BMI aurait-il tout simplement racheté Icopal pour se débarrasser d’un concurrent? La question se pose. «Icopal existe depuis 1978. C’était une entreprise florissante. Mais depuis son rachat en 2017 par BMI, les difficultés se sont multipliées, dénonce la délégation CSC. Le groupe s’est séparé de l’équipe de vendeurs belges, laissant par la même occasion partir les clients avec. Il n’a jamais fait de publicité pour les tuiles métalliques; nos produits n’apparaissent même pas sur le site Internet. BMI n’a pas non plus renouvelé la licence Decra, un label prisé par la clientèle, un gage de qualité en Europe, sous prétexte de pénétrer un autre marché. Mais cela n’a pas fonctionné… Et la production n’a cessé de diminuer. Bref, on a vraiment la sensation que tout a été mis en œuvre pour faire mourir Icopal».

Explorer toutes les pistes

À de nombreuses reprises, la délégation CSC a interpellé la direction. «Nous avons dénoncé régulièrement l’absence de vision d’avenir, de projet de développement, de recherche de clients… En vain. Depuis deux ans, on se sent abandonnés. Il y a du chômage intensif dans l’entreprise: on travaille 1 à 2 jours par semaine maximum.»

La procédure Renault est enclenchée: une première réunion eu lieu le 25 avril afin de fixer les formalités de la suite de la procédure.

«La CSC est aux côtés des travailleurs, insistent Maria Alonso, secrétaire permanente CSC Metea et Nicolas Cahay, secrétaire permanent CNE. Nous estimons que la recherche d’un repreneur doit être mise en œuvre au plus vite. Il y a une main-d’œuvre qualifiée, de bons outils de production. Bref, l’entreprise dispose d’atouts qu’il faut exploiter impérativement et nous comptons bien le faire savoir. Nous allons explorer toutes les pistes pour sauver l’emploi chez Icopal.»