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L'info n°917/05/2024

Débat électoral de la CSC: cinq nuances de gauche

Le 24 avril dernier, le comité régional wallon de la CSC a organisé un débat électoral sur des thématiques concernant les différents niveaux de pouvoir. L’Info a collationné, pour chacun des thèmes abordés, un élément de réponse clé de chacun des partis invités aux questions qui leur ont été posées.

David Morelli


Un débat organisé par la CSC a permis de rencontrer les représentants des partis.

C’est dans un auditoire archi-comble à la CSC Namur que 10 représentants et représentantes des partis invités par la CSC wallonne ont exposés leurs positions sur diverses thématiques: Kathleen Delbecq et François De Smet pour DéFI, Cécile Cornet et Jean-Marc Nollet pour Ecolo, Maxime Prévot et Alda Gréoli pour Les Engagés, Karine Lalieux et Paul Magnette pour le PS, ainsi que Sofie Merckx et Germain Mugemangango pour le PTB. Les représentants politiques, un binôme homme/femme pour chaque parti, avaient quatre minutes pour répondre aux deux questions collectives issues des témoignages des cinq Jeunes CSC qui ont pris la parole pour présenter leur vécu.

«Ce n’est pas dans les habitudes de la CSC de donner des consignes de vote mais, sur la scène, il y a un certain nombre de partis – et il y en aura sans doute d'autres sur votre bulletin de vote», a avisé Marc Becker, secrétaire national en charge des affaires wallonnes, en s’adressant au public présent dans la salle. «Alors je vais simplement vous dire une chose: ceux qui ne sont pas ici ne sont pas les amis du monde syndical».

1. Chômage


Dégressivité et limitation dans le temps: quelle est votre position sur la limitation dans le temps des allocations de chômage? Quel avenir pour les jeunes quand on voit des personnes basculer vers la précarité alors qu’ils ont travaillé des années et se sont ouvert des droits en chômage?

PS: «Il n’est pas acceptable de limiter les allocations de chômage dans le temps. Ce qu'il faut faire, c'est un accompagnement individuel, des formations pour aller vers les emplois en pénurie et revaloriser le temps partiel.»

PTB: «On évoque parfois l'idée que le différentiel entre le travail et une allocation de chômage n'est pas assez important. La solution est-elle de d'avantage précariser les personnes qui n'ont pas d'emploi? Ce que nous devons faire, c'est revaloriser les salaires.»

Les Engagés: «Nous préconisons que les allocations soient limitées à deux ans. Si par l'activation et l'accompagnement, la personne, au terme de ces deux années, n'est pas parvenue à décrocher l'emploi qui lui convient, s'ouvre alors une proposition qui est faite dans les secteurs public, associatif, voire, selon des modalités de prime dégressive, dans le secteur privé, en phase avec ses qualifications. C’est seulement s’il refuse cette proposition qu’effectivement, le filet de sécurité du CPAS s’ouvre.»

Ecolo: «L’Onem dit qu’il n’y a aucune preuve d'une incidence de la réforme sur les transitions vers l'emploi. Un de ses rapports constate qu’il s’est passé 30 ans entre l'établissement du droit illimité dans le temps aux allocations de chômage et la première forte augmentation du nombre de chômeurs de moyenne et de longue durée. On sent qu'en fait l'enjeu n'est pas sur le nombre de chômeurs, mais sur le symbole. Nous nous y opposons.»

DéFI: «On est contre la limitation des allocations de chômage dans le temps. Par contre, on est pour une forme de contrainte, pas en forme de couperet après deux ans, mais après un an, on voudrait que toute personne qui est toujours demandeuse d'emploi s’engage à s’inscrire dans un processus de formation ou à prouver qu'il a les compétences qui corresponde au marché de l'emploi.»


Les jeunes ne parviennent plus à rentrer dans la sécurité sociale; or, ils y avaient accès auparavant via les allocations d’attente puis d’insertion. Les Jeunes CSC veulent un accès plus systématique et renforcé à ces allocations, comme filet de sécurité. Qu’en pensez-vous?


PS:
«Nous voulons petit à petit augmenter les cotisations sociales des employeurs pour que les jeunes jobeurs aient accès à la sécurité sociale, notamment à la pension et au chômage. Nous sommes d’accord pour le retour à 30 ans [au lieu de 25 actuellement, NDLR]. On veut encourager et récompenser les jeunes qui font une formation en accentuant la prime et le revenu de formation. On veut un revenu de base pour les jeunes de 18 à 25 ans qui n'ont pas accès à d'autres allocations et qui ne vivent plus chez leurs parents.»

PTB: «Quand on veut limiter le droit aux allocations d'insertion et de chômage, il y a là derrière une stratégie patronale pour nous exploiter davantage. Ça pénalise aussi les conditions de travail des travailleurs et les conditions de salaire.»

Les Engagés: «Le retour à 30 ans, c'est notre ligne. Je vois aussi les dégâts de ce qui se passe entre autres dans ces soi-disant emplois étudiants, en particulier dans l’Horeca. Ce combat-là doit aussi être mené. Ce n’est pas acceptable d’avoir ces flexi-jobs de cette manière-là.»

Ecolo: «Nous soutenons un accès plus large à l’allocation d’insertion jusqu'à 30 ans, qui n'est pas limité dans le temps, et qui n'est pas limité par des conditions de diplôme».

DéFI: /

2. Qualité de l’emploi


Les flexi-jobs viennent d’être élargis, et détricotent considérablement notre droit du travail. Comment garder un socle de droit du travail face à ces attaques directes?


Ecolo:
«Les flexi-jobs, le temps partiel forcé, le travail de plateforme, les sous-statuts, les contrats très courte durée, ça n'est pas notre modèle. 68% des chômeurs de longue durée sont des travailleurs qui ont travaillé pour des statuts qui ne leur permettent pas de sortir de cette statistique. Nous voulons une société dans laquelle l'entreprise assume sa responsabilité. C'est l'inverse de la franchisation massive».

DéFI: «Je ne pense pas que tous les flexi jobs sont de l'exploitation. Je n’ai pas de souci à ce que l’on fasse leur évaluation secteur par secteur parce que tout ne se vaut pas. Il y a des endroits où ça se justifie – dans un secteur comme l’Horeca où les flexi-jobs peuvent correspondre à l’adéquation entre l’offre et une demande de personnes qui veulent se faire un revenu supplémentaire - et d’autres où il y a une vraie exploitation, comme dans les plateformes.»

PS: «Il faut conditionner toute forme de flexibilité et de travail atypique à une convention collective de travail et à une compensation pour les travailleurs. Et, concernant le travail intérimaire et les jobs étudiants, il ne faut pas qu’ils prennent plus de 2% des emplois dans une entreprise.»

PTB: «On parle beaucoup des métiers en pénurie. Le premier métier en pénurie, ça a été les barmans. Plusieurs années après l’introduction des flexi job, le premier métier en pénurie, c'est toujours les barmans. Les flexi-jobs ne sont donc pas une solution à long terme.»

Les Engagés: «Les questions que posent par exemple le travail estudiantin sont les symptômes d'un mal plus profond qui est celui de l'organisation de notre fiscalité. Elle n'incite effectivement pas à pouvoir se tourner aussi spontanément que ça devrait être le cas vers des contrats de travail plus classiques. Il faut réformer la fiscalité pour alléger la charge de travail et intégrer désormais aussi les revenus du capital dans la maquette budgétaire.»


Que comptez-vous mettre en place pour des fins de carrière réellement tenables et sereines?

Ecolo: «Notre proposition phare autour de cela, ce sont les plans tandems. C'est donner de la place aux jeunes et réduire le temps de travail des plus âgés»

DéFI: «Personne ne conçoit que l’on puisse encore conduire un bus à 60 ans. Toutes les solutions du type mentorat où on arrive à maintenir les compétences des personnes plus âgées avec le dynamisme des jeunes, on est assez pour.»

PS: «Il faut évidemment améliorer la carrière par une réduction collective du temps de travail. Si on travaille moins, ça permettra d'être en meilleure santé arrivé en fin de carrière. Nous voulons faire cette réduction collective du temps de travail d'abord auprès des travailleurs plus âgés, 50-55 ans.»

PTB: «Pour nous, l'âge de la pension devrait être 65 ans. Mais il faudrait pouvoir partir plus tôt après 40 ans de carrière»

Les Engagés: «Il y a une alliance forte à faire entre les fins et les entrées de carrière: mentorat, plan tandem… Pour cela, il faut revoir les normes d’encadrement et le rapport au temps (intervision, formation…) au sein du travail.»

3. Transition juste


La CSC wallonne revendique une gratuité des transports en commun: quelle est la position de votre parti?

Les Engagés: «Nous n’y sommes pas favorable. Il faut d'abord investir cet argent massivement dans l'augmentation des dessertes pour faire en sorte qu'il y ait un meilleur réseau de bus et de train. S’il n’y a pas une fréquence suffisamment régulière ni d'amélioration d'articulation entre le bus et le train, qu’il soit gratuit ne vous aidera pas davantage à opérer ce shift.»

Ecolo: «On nous dit que la gratuité, c’est impayable. Pour les transports en commun, ça coûterait un milliard et demi. Les voitures de société coutent 4 milliards. On a donc les moyens, si on le veut, c'est une question de choix et de priorité.»

DéFI: «On n'est pas en faveur de la gratuité des transports, sauf pour les personnes pour qui c'est déjà gratuit aujourd'hui parce que et c’est impayable et que la gratuité induit une perte de valeur: ce qui est gratuit, on ne le respecte pas.»

PS: «La gratuité, il faut la faire progressivement […]. Il faut le faire sur la prochaine législature pour les 12-18 ans. Il n’y a plus que ceux qui sont dans la tranche 25-65 qui payeront, mais beaucoup d’entre eux ont un remboursement, qu'on doit continuer évidemment à renforcer.»

PTB: «Si on veut réaliser la gratuité au niveau à Wallonie, il faut 70 millions d'euros. À Bruxelles, il faut 110 millions d’euros. Les embouteillages, c’est 5 milliards d'euros. Les accidents, c'est 12 milliards. La pollution de l'air, c'est 8 milliards. De ce point de vue-là, la gratuité n’est pas un coût, c'est une question de choix.»


Comment réaliser une transition qui ne se fasse pas sur le dos des plus précaires (justice sociale)?


Les Engagés:
«Le combat que nous devons mener est certainement à l'échelle européenne, contre les plus gros pollueurs que sont les transport maritime et aérien. Parce que si on les exonère et qu'on fait tout peser sur les citoyens au niveau de leur voiture et de leur habitation, on aura réussi une petite partie du chemin, mais en passant à côté de mastodontes.»

Ecolo: «L'État doit investir pour que les structures soient orientées vers la durabilité»

DéFI: «Pour que la transition soit juste, elle doit être choisie démocratiquement et endossée par l'ensemble des acteurs de la société: les citoyens - qu'il ne faut pas culpabiliser, le monde associatif et les entreprises.»

PS: «Il ne faut pas laisser s'installer l'idée que la transition va faire du mal aux gens, en particulier ceux qui vivent le moins bien aujourd'hui. Parce qu’une transition bien organisée, ce sera une société dans laquelle y aura plus d'emplois et de qualité de vie. Si on ne la rend pas désirable, on laisse la droite et l’extrême droite faire croire que la transition, ça va être une catastrophe.»

PTB: «Toutes les mesures qui ont été prises ces dernières années l’ont été dans le cadre d'une idéologie très claire: l'écologie punitive. Si on veut rendre le combat climatique attractif, on doit fournir des alternatives. La mobilité est un très bon laboratoire pour cela.»

4. Question du temps


La CSC revendique une 5e semaine de congés payés légaux (25 jours de congés payés): votre parti soutiendra-t-il les travailleurs dans cette revendication?


DéFI:
«Instaurer une semaine de plus, ça veut dire mettre en charge des employeurs privés une dépense énorme supplémentaire. Cette 5e semaine, pourquoi pas, mais calculons et commençons par le faire là où c'est le plus justifié.»

PS: «La 5e semaine de congé, c'est oui.»

PTB: «On est d’accord pour la 5e semaine de congés, mais à la condition que l’on garde le salaire.»

Les Engagés: «Ce n'est clairement pas une priorité. Nous préférons un certain nombre d'autres congés, comme le congé parental obligatoire pour le papa comme pour la maman, avec 480 jours de congés à prendre pendant l'enfance de l'enfant, dont au moins 60 jours pris par un des deux parents. De la même manière, nous souhaitons que les 5 jours qui sont pris pour raisons impératives pour accompagner un enfant malade soient intégralement payés.»

Ecolo: «La réponse est oui. L'articulation entre les différents temps - de parents, d'amis, de travail, de formation – est primordiale. Notre horizon, c'est aussi la réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et embauche compensatoire, avec une priorité donnée aux secteurs les plus pénibles.»


Les travailleurs sont à bout de souffle, d’autant plus depuis les restrictions des droits au crédit-temps, et avec suppression du crédit-temps sans motif il y a quelques années. Seriez-vous soutenant pour réinstaurer ce crédit-temps sans motif?

DéFI: «On peut tout à fait discuter du crédit-temps, mais pas sans motif. Dans le monde qui arrive, la formation, même pour les personnes les plus qualifiées, est l'enjeu clé. Les pouvoirs publics doivent prendre en charge la possibilité pour tous ceux qui le veulent de continuer à se former en formation continue et permanente.»

Les PS: «Concernant l'instauration de congés thématiques sans motif, nous voulons effectivement le réinstaurer pour, par exemple, aller dans un autre type de carrière, construire sa propre entreprise, faire du volontariat.»

PTB: «Les flexi-jobs, c'est augmenter le temps de travail. Vous avez un emploi 4/5e, et vous prenez un emploi en plus le week-end, par exemple dans l’Horeca, c’est plus de temps de travail. Si on a supprimé effectivement plusieurs possibilités de crédit-temps, c’est un allongement du temps de travail.»

Les Engagés: «Nous ne remettrons jamais le congé-éducation payé en question.»


Ecolo:
«Dans notre programme, on retrouve une pause carrière sans motif. C’est 12 mois dans une carrière à 1.500 euros par mois net. Dans les congés parentaux, nous sommes favorables à une augmentation du revenu, surtout pour les parents solos.»

5. Fiscalité et austérité


Patrimoine: La richesse par héritage est la plus grande discrimination entre les personnes. Certains veulent renforcer ces différences de naissance par la suppression des droits de succession: comment vous positionnez-vous par rapport à cela?

PTB: «On n’est évidemment pas pour la suppression des droits de succession. Il y a deux manières de devenir milliardaire: la première, c'est d'exploiter son prochain. La seconde, c'est d'en hériter.»

Les Engagés: «Nous préconisons de remplacer les droits de succession par une ponction forfaitaire de l'ordre de 5% qui permettra, quel que soit le lien de parenté, qu'elle s'applique sur une assiette beaucoup plus large. Les familles les plus nanties, au regard de cette contribution relative, n'auront plus un intérêt aussi aigu qu'aujourd'hui à vouloir mettre en place des mécanismes pour éluder cette taxation.»


Ecolo:
«Si aujourd’hui, 10% des gens ont 55% du patrimoine, ça ne va pas. Le patrimoine est un des moyens nécessaires pour refinancer les services publics. Il faut d’avantage les faire contribuer.»

DéFI: «On pense que c’est un impôt qui a du sens. Sa force redistributive reste importante. On souhaite taxer de manière forfaitaire tous les revenus du patrimoine et du capital à un taux unique de 25%, On exonère évidemment le logement familial et les dépenses pour l’entretenir mais ça permet d'avoir une fiscalité beaucoup plus équilibrée.»

PS: «Il faut s’attaquer à la fraude et à l'évasion fiscale, en ce compris pour les droits de succession. C'est comme ça qu'on peut y arriver et remettre de la proportionnalité.»


L’impôt sur la fortune est une vieille revendication de la CSC, qui permettrait de résoudre beaucoup de questions budgétaires et de trouver des sous pour les services publics et pour la transition juste. Comment expliquez-vous qu’il ne soit toujours pas en place, et à quoi vous engagez-vous sur cette question?


PTB:
«Je tends vraiment la main aux partis de gauche. Quelle que soit la formule, après le 9 juin, n'oublions pas ce qui est dans nos programmes et faisons une première en Belgique: taxons les millionnaires.»

Les Engagés: «La réforme fiscale doit être un des dossiers majeurs de la prochaine législature pour redonner de la respiration et des moyens dans une série de politiques, alléger les charges des employeurs, redonner du vent dans les voiles au pouvoir d'achat et récompenser ceux qui travaillent. La justice sociale passe aussi par une plus grande justice fiscale.»

Ecolo: «La progressivité est l'élément central de la fiscalité. Que chacun contribue en fonction de ses moyens. Ce n'est pas juste le 1% des plus riches qui doit payer. C'est payer en fonction de ses moyens et de son patrimoine. C'est ça une redistribution juste.»

DéFI: «On a une proposition d'exonérer d'impôts les tranches qui sont en dessous du seuil de pauvreté. On a augmenté le nombre de tranches d'imposition pour protéger les bas et les moyens salaires pour éviter ce phénomène de gagner trop pour bénéficier d’allocations sociales majorées mais pas assez pour vivre confortablement.»


PS:
«On exonère la maison d'habitation et les outils de travail et, à partir d'un million, on fait payer tout le monde.»

6. Priorité incontournable


À l’issue de la séance de question, chaque parti a eu la possibilité d’exposer sa priorité incontournable. La voici, pour chacun d’eux.


DéFI:
«Il est impossible de monter dans un gouvernement qui ne réalisera pas enfin une réforme fiscale. Ce sera notre condition sine qua non. Sans aller nécessairement jusqu'à un impôt sur la fortune, il serait normal de libérer le travail et de taxer davantage le capital. Si on ne prend pas cette forme de justice là, je ne vois pas comment on va arriver à rendre justice à tous les travailleurs précarisés et à la classe moyenne.»

PTB: «Pour répondre à l’urgence sociale, il est essentiel que les partis de gauche avancent des points de rupture. Pour le PTB, ce sont l’âge de la pension, le déblocage des salaires, la taxation des millionnaires et ne pas obéir à l’austérité.»

Les Engagés: «Notre priorité absolue, ce sont les soins de santé avec le rétablissement d'une norme de croissance de 3,5% pour faire évoluer leur budget au fédéral, ainsi que la fin des numéros Inami. Nous avons une situation de santé mentale lamentable. Il faut réinvestir massivement dans l'accompagnement, dans la qualité de vie. Enfin, notre point de rupture, ce sera aussi l’assurance autonomie.»

PS:  «La priorité des priorités, ce seront les bas et moyens salaires. On doit absolument y travailler à la fois en rendant la liberté de négociation des salaires sans toucher à l'index et en augmentant le salaire minimum. Et puis, il faut une réforme fiscale. C’est la meilleure manière de répondre à la question du déficit.»

Ecolo: «Ecolo veut la fin du statut de cohabitant. C'est une vraie mesure de lutte contre la pauvreté, d’amélioration de la dignité des personnes et de leur liberté de vivre avec qui elles ont envie de vivre. Ça coûte mais il ne faut pas laisser la droite imposer son narratif sur le coût de la fin du statut de cohabitant. Il n’y a pas de justice sociale sans individualisation des droits.»

Relancer sur la durée


Marc Becker a clôturé le débat en rappelant que d'autres priorités se trouvent dans les mémorandums de la CSC.

Il a également évoqué le plan de relance de la Wallonie: «À l'intérieur de ce plan de relance, il y a les plans d'action prioritaires (PAP). Ils ont la particularité assez novatrice d’être coconstruits avec des interlocuteurs sociaux et environnementaux. Une récente évaluation montre que, notamment au niveau des PAP, on est plutôt dans le bon. Si demain, a-t-il ajouté en s’adressant aux représentants politiques, il y a une coalition qui se construit en Wallonie, quelle qu'elle soit, il ne s’agira pas de tout jeter. Il faudra poursuivre, parce que des plans de relance de ce type-là se font dans la durée».