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L'info n°1223/06/23

Construction

«Il faut limiter la sous-traitance»

Le 7 juin, plus de 250 travailleurs de la construction ont demandé à la Commission européenne de prendre des mesures fermes contre l’exploitation dans les chaînes de sous-traitance.


L’action menée le 7 juin dénonçait le dumping social.


«Cette année, nous célébrons les trente ans du marché intérieur. Mais du point de vue des travailleurs de la construction, il n’y a pas grand-chose à célébrer,
déclare Tom Deleu, secrétaire général de la Fédération européenne des travailleurs du bâtiment et du bois (FETBB). Les trois dernières décennies ont été marquées par une diminution de la protection sociale, une augmentation des emplois précaires, des conditions de travail de plus en plus dangereuses et insalubres, et une concurrence inhumaine entre les travailleurs, fondée sur la nationalité et le statut de l’emploi. Il est temps de limiter la sous-traitance, d’interdire toutes les agences dans le cadre du détachement, et de promouvoir les emplois directs avec de bonnes conditions de travail. Et il faut des critères sociaux obligatoires dans les marchés publics. Aucun argent public ne devrait jamais servir à l’exploitation des travailleurs». C’est dans ce contexte que la FETBB a organisé une manifestation européenne à Bruxelles le 7 juin dernier, en étroite collaboration avec ses membres belges, la CSC bâtiment – industrie & énergie (CSCBIE) et la Centrale générale de la FGTB.

Responsabiliser la chaîne

Cette manifestation a rassemblé plus de 250 travailleurs de la construction venus de toute l’Europe. La FETBB et ses membres demandent à la Commission européenne de prendre des mesures fermes pour promouvoir les emplois directs, limiter la sous-traitance et mettre fin à l’exploitation dans le secteur de la construction. «Le détachement de travailleurs, le dumping social et les chaînes de sous-traitance constituent l’un des plus grands défis du marché du travail belge et européen dans le secteur de la construction, explique Patrick Vandenberghe, président de la CSCBIE. Pour résoudre ces problèmes, nous avons besoin d’une responsabilité forte et inconditionnelle de la chaîne pour l’entrepreneur principal et les entrepreneurs intermédiaires.»


Facteur de risque majeur

Une étude récente réalisée par la Commission européenne montre que la sous-traitance est un facteur de risque majeur pour l’exploitation des travailleurs. Plus la chaîne est longue et complexe, plus la probabilité de délits et d’abus liés au travail est élevée. Souvent, les entreprises utilisent les chaînes de sous-traitance pour contourner les paiements d’impôts et de sécurité sociale, éviter la responsabilité conjointe et solidaire, et se soustraire aux contrôles des organismes d’inspection du travail. Ces sous-traitants disparaissent régulièrement sans verser aux travailleurs le salaire qui leur est dû après des mois de travail. Il est temps de mettre un terme à cette situation.
«Nous devons limiter la sous-traitance, limiter le nombre de niveaux dans la chaîne de sous-traitance, mais aussi limiter les tâches et le pourcentage du chiffre d’affaires généré par la chaîne de sous-traitance», conclut le président de la CSCBIE.

La sous-traitance sert souvent à contourner les impôts,
la sécurité sociale et l’inspection du travail.

Plus d’informations sur la campagne européenne sur la sous-traitance «Stop exploitation in subcontracting chains» et les revendications de la FETBB et de la CSCBIE: