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Une étude commanditée par la CSC Alimentation et Services (A&S) montre que des produits de nettoyage courants contiennent des perturbateurs endocriniens et des substances allergènes. La CSC A&S demande au gouvernement d’interdire les produits dangereux pour la santé.
Les travailleurs et travailleuses du nettoyage sont exposés à des produits néfastes pour leur santé.
En 2018, deux chercheurs de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) publiaient une étude1 sur les risques en matière de santé dans le secteur du nettoyage. Ils y montrent que les femmes et les hommes qui y travaillent ont un taux de mortalité deux fois plus important. Les chercheurs pointent la responsabilité des substances présentes dans les produits de nettoyage dans le déclenchement de maladies comme les cancers. En 2022, une autre étude, de la KULeuven et de l’UAntwerpen, confirme la première: l’usage des produits de nettoyage mène à davantage de maladies, notamment respiratoires.
En janvier 2023, la CSC A&S a commandité une étude auprès de l’entreprise de biosécurité et d’hygiène Wakari. Celle-ci a étudié les substances présentes sur les étiquettes des produits de nettoyage les plus courants. «Les résultats sont effrayants: de nombreux produits de nettoyage courants contiennent soit des perturbateurs endocriniens, soit des produits allergènes, soit les deux», déclare Kris Vanautgaerden, secrétaire national de la CSC A&S. L’étude pointe du doigt des produits comme Ajax citron vert multi-surfaces, Cerasol, Mr. Propre nettoyant multi-usages, Carolin au savon de Marseille, etc.
Existe-t-il des produits de nettoyage sains? Dans certains cas, il est possible d’utiliser des produits naturels, comme le vinaigre ou le bicarbonate de soude. «Mais, à l’heure actuelle, des produits de nettoyage chimiques garantis sans danger, cela n’existe tout simplement pas, poursuit Kris Vanautgaerden. Seuls des produits moins ou peu dangereux. De plus, la plupart du temps, seul le fabriquant est au courant de la composition des produits».
Les perturbateurs endocriniens, ces substances chimiques qui influencent nos hormones (à lire dans L’Info n°7), inquiètent particulièrement le syndicat. Ils augmentent les risques de cancers, d’obésité et de diabète, et peuvent avoir un effet négatif sur le stress, le développement des jeunes et la maternité. «Les particuliers comme les professionnels devraient pouvoir nettoyer sans s’abimer la santé. La CSC A&S demande que le gouvernement prenne les choses en main. Cela passe notamment par imposer la communication des perturbateurs endocriniens sur les étiquettes. Il faut aussi accélérer le travail en cours au niveau européen et aller vers une interdiction des produits dangereux, afin d’obliger l’industrie chimique à développer des produits sains», conclut Kris Vanautgaerden.
1. Van den Borre et Deboosere (2017): Health risks in the cleaning industry: a Belgian census linked mortality study (1991–2011).
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Il faut obliger l’industrie chimique à développer des produits sains.
