Les secteurs icon

Les secteurs

L'info n°1223/06/23

Nettoyage

Le nettoyage industriel, un secteur particulièrement dangereux


De nombreux risques sont encourus au quotidien par les travailleurs.

Axel Capel, nettoyeur industriel de 28 ans, est décédé en mars de cette année dans l’exercice de son travail. On ne sait pas encore clairement ce qui s’est passé, mais «cet accident tragique rappelle une fois encore les problèmes du secteur», souligne Inge Gielis, secrétaire de la CSC Alimentation et Services (A&S).

Dominic Zehnder

Le camion-citerne d’Axel a explosé le 11 mars sur le site d’Umicore, à Anvers, pendant le nettoyage d’une installation d’épuration. Cet accident tragique n’est pas un cas isolé. Des travailleurs sont blessés régulièrement, explique Inge Gielis.

«L’utilisation de matériel industriel lourd, comme de la haute pression, dans des espaces fermés et avec des produits dangereux, présente d’importants risques, détaille Inge Gielis. Les nettoyeurs industriels doivent souvent aussi faire de longs déplacements. Les accidents de la route ne sont donc pas rares. La charge de travail et le manque de collaborateurs augmentent encore le danger. Les entreprises doivent veiller à ce que leurs collaborateurs bénéficient de périodes de repos suffisantes pour rester vigilants.»

Les longues journées de travail ne sont pas exceptionnelles, comme le confirme Tim, qui travaille dans le secteur depuis plus de vingt-cinq ans. «Il arrive régulièrement que l’on parte à six heures du matin pour se rendre chez un client, et qu’on ne rentre qu’à vingt-trois heures. Et le matin suivant, on doit à nouveau être prêt à six heures.»

Insécurité

«Le travail est encore plus dangereux à cause de la charge de travail. On doit se dépêcher, et on oublie parfois certaines choses. On constate aussi que, souvent, les les nouveaux collègues n’ont pas reçu toute la formation nécessaire, ajoute Tim. Avant, on prenait le temps de bien maîtriser le travail. Aujourd’hui, on est souvent envoyé seul sur un chantier dès qu’on a obtenu les certificats requis, parfois avec l’aide d’un intérimaire à peine formé. C’est très bien que l’on soit actuellement obligé d’avoir des cartes et des certificats pour tout, mais à côté des formations théoriques, l’expérience pratique reste indispensable.»

En outre, toutes les entreprises ne suivent pas les prescriptions de sécurité à la lettre, constate Tim. «Les grandes entreprises pétrochimiques sont particulièrement attentives au respect des règles, mais dans les petites entreprises, le temps, c’est de l’argent, et on doit se débrouiller seul.» Il plaide pour que l’on contrôle plus strictement le respect des règles de sécurité, que celles-ci aient un caractère plus contraignant et soient reprises dans la législation, comme aux Pays-Bas.

Le risque est encore accru par le recours à la sous-traitance, souligne Inge Gielis. «Les nettoyeurs savent comment utiliser leurs machines, mais ils ne sont pas des experts, par exemple pour les produits chimiques utilisés dans l’entreprise où ils travaillent comme sous-traitants».

© Shutterstock