Les syndicats européens ont fait entendre leurs voix, ce mercredi 5 octobre, lors de la rentrée parlementaire des députés européens à Strasbourg. «Mettez fin à la crise du coût de la vie. Augmentez les salaires, taxez les profits!» ont-ils rappelé en cœur.
Une partie de la réponse à la crise que nous connaissons est en effet entre les mains des autorités européennes. Nous nous réjouissons d’ailleurs que le Conseil des ministres européens ait autorisé les États membres à mettre à contribution les producteurs d’énergie via une taxation de leurs surprofits. Le gouvernement belge doit se saisir de cette proposition et affecter les montants perçus au soutien des particuliers et des entreprises en difficulté.
Mais les autorités européennes peuvent encore faire plus en proposant une réforme du marché du prix de l’énergie pour empêcher qu’il subisse à l’avenir des augmentations incontrôlées. L’Europe doit également encourager les États à prendre des mesures pour protéger les citoyens les plus fragiles. En Belgique, cela peut se traduire par un élargissement du tarif social. Et, plus fondamentalement, il faut rappeler que l’alimentation et un logement décent – et donc chauffé quand cela est nécessaire – sont des droits humains qui doivent être protégés.
Les autorités européennes doivent également reconnaître que l’énergie est un bien public et qu’il va falloir investir pour s’attaquer aux causes profondes de la crise. Les syndicats européens, à travers la Confédération européenne des syndicats (CES), sont demandeurs de mettre en œuvre des mesures anti-crise par le biais de la concertation sociale.
Les gouvernements et l’Union européenne ne peuvent pas faire l’impasse sur cette crise. Le prix de l’inaction ou de l’adoption d’une mauvaise réponse, comme l’augmentation des taux d’intérêt, le gel des salaires ou le retour à un agenda d’austérité ratée, serait catastrophique.