Lédito

L'info n°423/02/2024

Quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête!

En Belgique et ailleurs dans le monde, les femmes jonglent tout au long de leur vie entre leur travail (ou leur recherche) et les nombreuses tâches domestiques et familiales qui, en 2024, reposent encore en majorité sur leurs épaules. Ménage, préparation des repas, soins à un proche, organisation d’activités bénévoles dans le quartier, soins prodigués aux enfants… autant d’activités quotidiennes qui peuvent sembler banales – alors qu’il n’en est rien. Ces soins non rémunérés constituent un moteur invisible de la société, et ce sont encore majoritairement les femmes qui l’exercent.

La répartition inégale entre les femmes et les hommes des tâches domestiques et familiales au sein du couple et au sein de la société a des conséquences néfastes pour l’autonomie économique et financière des femmes ainsi que sur leur santé et leur bien-être.

Les femmes sont donc amenées à adopter des stratégies qui leur permettent de tenir le coup. Dans le pire des cas, elles doivent réduire leur temps de travail ou travailler dans un autre secteur qui permet une plus grande flexibilité, souvent pour un salaire inférieur. Dans le meilleur des cas, elles pourront prendre un congé thématique ou une interruption de carrière avec des périodes assimilées pour leur droit à la pension, ce qui leur permettra de conserver une allocation sociale. En réalité, ces stratégies en apparence personnelles reflètent de choix collectifs et sociétaux, renforcés par les stéréotypes de genre. Ces choix ont des conséquences directes sur les revenus et les droits actuels et futurs de chaque femme en matière de sécurité sociale.

Face à ce constat, la CSC met en avant sept revendications phares pour un meilleur équilibre. Un congé de naissance obligatoire et allongé pour les papas et co-parents; des lieux d’accueil accessibles et de qualité pour tous les enfants; 25 jours de congés payés; une réelle politique de sensibilisation aux stéréotypes et de répartition des tâches au sein des couples; un renforcement des crédit-temps, congés thématiques et interruptions de carrière; une lutte contre les temps partiels non choisis et des services publics renforcés. 

C’est cela qui permettra à chacune de poser de véritables choix tout au long de sa vie, sans craindre de tout perdre.

Anne Léonard, secrétaire nationale

La répartition inégale entre les femmes et les hommes des tâches domestiques et familiales au sein du couple et au sein de la société a des conséquences néfastes pour l’autonomie économique et financière des femmes ainsi que sur leur santé et leur bien-être.