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L'info n°0224/01/2025

Burn-out: la «maladie du siècle», mais pas une maladie professionnelle?

La dénomination du burn-out comme étant la «maladie du siècle» n’est pas près de devenir désuète: entre 2017 et 2023, les incapacités de travail de plus d’un an en raison d’un trouble mental, et en particulier celles pour cause de burn-out ou de dépression, ont augmenté de plus de 43%.

Les femmes représentent plus de deux tiers des cas d’invalidité pour burn-out ou dépression. Bien que le burn-out professionnel soit, comme son nom l’indique, lié au travail, il n’est pas pourtant pas considéré comme une maladie professionnelle. Faute de ce statut, les personnes qui en souffrent ne peuvent pas percevoir d’indemnisation spécifique de la part de Fedris. Néanmoins, la législation belge a introduit la notion de «maladie en relation avec le travail», qui englobe des pathologies qui, comme le burn-out, ont pour cause l’environnement professionnel, mais aussi d’autres facteurs. Dans ce contexte, Fedris a lancé un programme de prévention qui permet aux travailleurs menacés ou atteints d’un burn-out de bénéficier d’un accompagnement pour le maintien de leur poste ou du trajet de réintégration lors de la reprise du travail.




La santé publique prime sur l’impact budgétaire

Une maladie est intégrée dans le système «liste» sur proposition du comité de gestion de Fedris, dont la CSC fait partie. Le comité se base sur les avis de son conseil scientifique, composé de médecins spécialisés en médecine du travail. Ces avis sont largement fondés sur l’analyse d’études épidémiologiques indépendantes qui évaluent la causalité individuelle entre l’exercice de l’activité professionnelle et la survenance de la maladie.

L’intégration d’une maladie dans le système «liste» a bien évidemment des conséquences budgétaires pour l’État. À la question de savoir si l’aspect budgétaire pouvait freiner, voire empêcher, l’introduction de maladies dans le système fermé, Anne Léonard, secrétaire nationale de la CSC et membre du comité de gestion des maladies professionnelles, apporte une réponse sans ambiguïté: «C’est notre responsabilité de gestionnaire d’une organisation de sécurité sociale de pouvoir évaluer l’impact budgétaire à court, moyen et long terme. Mais cet impact n’a jamais influencé l’approbation ou pas d’une maladie professionnelle. Pour le Covid par exemple, qui ne faisait pas l’objet de littérature scientifique sur laquelle nous pouvions nous baser, nous avons dû travailler dans l’urgence pour pouvoir le faire reconnaître à une certaine période dans les secteurs dits essentiels. L’impact budgétaire a été calculé tant que faire se peut, mais c’est la question de santé publique qui a été la motivation de la reconnaissance», a-t-elle déclaré.