Lédito

L'info n°1308/07/22

Le repos des guerriers!

Marie-Hélène Ska, secrétaire générale

Ce dernier numéro de L’Info pour cette année sociale est l’occasion de vous remercier pour le travail accompli à nos côtés. Le travail n’a pas manqué et, une fois de plus, nous pouvons être fiers de ce que nous avons réalisé. La levée des mesures sanitaires nous aura permis de retrouver le chemin d’une vie enfin «normale». Personne ne s’en plaindra.

Après la pandémie, il a fallu faire face à l’horreur d’une guerre installée à nos portes et rendant notre monde encore plus fragile. Une pointe d’espoir: une fois de plus, la solidarité des citoyens de notre pays a joué à plein et permis à des milliers de réfugiés ukrainiens de trouver un réconfort nécessaire.

Le monde de l’après Covid est aussi marqué par de fortes tensions sociales dans certains secteurs. Pénurie de main d’œuvre, salaires trop bas, conditions de travail pénibles… Le monde du travail se relève difficilement des deux années de pandémie. Pour la CSC, cette colère sociale cache surtout une inquiétude réelle sur le sens du travail. Doit-on travailler pour vivre ou vivre pour travailler? La course à la productivité, souvent génératrice de mal-être au travail, est-elle une perspective attirante? Signe d’une époque en pleine mutation: des étudiants parisiens, issus des plus prestigieuses écoles supérieures et au destin tout tracé, ont chahuté leur remise de diplôme questionnant les fondements mêmes de leur apprentissage.

Le monde du travail va incontestablement se transformer dans les années à venir. Nous l’avons déjà dit, mais il va falloir accompagner les transitions et donner des perspectives aux travailleurs souvent déboussolés face à l’évolution de leur secteur. Les employeurs devront aussi comprendre qu’il n’est plus acceptable de raboter les salaires de leurs travailleurs alors que les marges bénéficiaires de leur entreprise explosent. Il y a donc encore du pain sur la planche, mais c’est avec détermination et conviction que nous entamerons la rentrée sociale. D’ici-là, bonnes vacances et bon repos à tous et à toutes.