Anaïs, 31 ans, travaille depuis sept ans en production de poches pour les perfusions chez Baxter (Lessines). À l’issue d’un premier mandat en délégation syndicale (DS) et au conseil d’entreprise (CE), elle revient sur son expérience et sur les résultats obtenus avec la nouvelle équipe syndicale.
Propos recueillis par David Morelli
Mon papa, qui est délégué à la CSC, m’a poussée à me lancer. Pourtant, j’avais peur de l’investissement que demande un tel engagement, en termes de temps et de formations. Quand la délégation syndicale m’a proposé d’être candidate, j’ai finalement accepté, parce que j’aime l’idée de la responsabilité qu’impose un tel mandat.
Je pose des questions à la direction, en matière de finances, par exemple. Je cherche avec elle des accords en matière d’organisation de l’usine, de gestion des calendriers, des horaires, etc. S’il y a des bruits de couloirs ou des questions qui demandent des réponses, je joue le rôle d’intermédiaire. C’est pour cela qu’à tour de rôle, chaque semaine, on tourne dans l’usine pour rencontrer les travailleurs et les travailleuses. Nous avons par ailleurs créé une page Facebook sur laquelle nous publions régulièrement des informations, des résumés de CE, des sondages… Les réseaux sociaux permettent également aux travailleurs qui n’osent pas venir nous voir de poser des questions ou d’exposer leurs problèmes en message privé.
Suite à un décès et à un départ en pension, aujourd’hui, nous sommes une toute nouvelle équipe. Mais les travailleurs commencent à nous faire confiance, et ça, on en est quand même assez fiers. Nous continuons à apprendre tous les jours, et notre permanent est toujours disponible pour répondre à nos questions. Nous avons hâte que les élections arrivent pour pouvoir agrandir l’équipe.
Oui, et ce alors que la situation n’est pas évidente. Il y a eu des licenciements, mais nous sommes arrivés à trouver un bon accord pour les personnes licenciées. Par ailleurs, nous avons obtenu un accord sur un nombre non négligeable de nos revendications: la prime de pouvoir d’achat de 450 euros, une augmentation salariale, et une augmentation des allocations pour les mi-temps et les 4/5e. Plus globalement, avec l’équipe, on a le souci du bien-être. On se bat pour un meilleur climat social au sein de l’entreprise et pour trouver des compromis lors de conflits entre un travailleur et l’employeur. On va continuer à travailler pour améliorer les avantages sociaux des travailleurs. Par ailleurs, il y a une demande pour qu’un bus soit affrété par l’entreprise pour permettre aux travailleurs, dont certains viennent du borinage, de se rendre plus facilement au boulot. Cela fera partie des revendications lors du prochain mandat.
Un candidat au mandat CE doit aimer les chiffres, l’organisation et la communication. Ce n’est pas un travail facile, mais il permet d’entrer en contact avec de nombreuses personnes. C’est une expérience très positive qui, personnellement, m’a permis de m’ouvrir alors que je suis de nature timide. Aujourd’hui, je le suis moins. Être déléguée, ça aide à aller vers les gens. C’est une fonction exigeante, mais gratifiante.
© David Morelli