La CES agit auprès des institutions européennes afin d’orienter la législation et les politiques européennes dans la bonne direction.
Conseil européen: la CES prend part au Sommet social tripartite. Celui-ci comprend les interlocuteurs sociaux européens, les chefs d’État et de gouvernement de la présidence en exercice du Conseil et des deux présidences suivantes, et la Commission. C’est un moyen de faire entendre leur voix au plus haut niveau décisionnel.
Commission européenne: le traité de l’UE impose à la Commission de consulter les interlocuteurs sociaux européens sur toutes les propositions en matière d’emploi et de politiques sociales.
Parlement européen: la CES entretient des contacts avec les parlementaires sur pratiquement tout l’éventail politique. La CES coordonne également la participation des syndicats à plusieurs instances consultatives, comme le Comité économique et social européen.
Source: Etuc.org
Pour Christophe Degryse, «Il y a eu une période assez courte du mitant à la fin des années 90 durant laquelle le mouvement syndical européen a cru que pouvait se développer un espace conventionnel au niveau européen permettant de donner aux partenaires sociaux européens une place quasiment de colégislateur. Les négociations du dialogue social européen ont donné lieu à 3 accords qui ont été transformés en directives par la Commission et le Conseil: sur le congé parental (et sa révision quelques années plus tard), sur le travail à durée déterminée et sur le travail à temps partiel. Il y avait une sorte de satisfaction de voir les employeurs et les travailleurs capables de construire ensemble leur propre agenda social. Mais les employeurs ont progressivement changé leur fusil d’épaule, estimant finalement qu’ils n’avaient pas à jouer ce rôle de colégislateur. Et des gouvernements ont voulu en quelque sorte reprendre le contrôle sur ce dialogue social qui, depuis lors, ne produit plus de textes juridiquement contraignants. C’est, depuis presque 25 ans, une grande déception du mouvement syndical.»
Un des moments importants du congrès de la CES sera l’adoption d’une charte des valeurs. Karin Debroey explique pourquoi.
«La grande menace aujourd'hui, ce sont aussi les partis de l'extrême droite. Il devient en effet parfois difficile distinguer leurs voix de celles des partis socio-démocrates. Ils tiennent les mêmes discours sociaux, à la différence notable que ce discours est excluant chez l’extrême droite: c'est une sorte de protection sociale à l’usage exclusif de «leur» peuple, des autochtones, etc. Les syndicalistes doivent revendiquer les droits les droits humains pour tout le monde. La CES, pour la première fois en 50 ans d'histoire, va adopter une charte de valeur lors de son congrès. Il était en effet nécessaire de poser les valeurs fondamentales du mouvement syndical: égalité, transition juste, diversité, paix… Face aux menaces du fascisme, il est important que nous disions quelles sont nos valeurs et pourquoi nous nous battons. Les syndicats qui souhaitent adhérer à la CES devront également adhérer à cette charte. C’est important, quand il y a des nouveaux venus, qu’ils intègrent nos valeurs, comme l’antiracisme, l’égalité des genres… Ça fait partie de notre ADN.»
© Layla Aerts