Le sommaire
Inondations, tempêtes, sècheresses… plus de 12.000 phénomènes
météo extrêmes ont été recensés dans le monde entre 1980 et 2023.
En Europe, ce sont les vagues de chaleur qui représentent la plus grande menace sanitaire directe liée au climat.
Rise (adapt D. Mo)
Cette situation a d’importantes répercussions sur la sécurité et la santé des travailleurs, souvent exposés aux risques pendant des périodes plus longues et à des intensités plus élevées du fait de leur activité professionnelle que la population générale. Les risques sanitaires liés au changement climatique sont nombreux et potentiellement graves: accidents, cancers de la peau, maladies cardiovasculaires et respiratoires… Les implications financières sont également considérables en raison de la perte de productivité, des interruptions d’activité et des dommages aux infrastructures.
Face à ces nouveaux risques, la législation sur la santé et la sécurité au travail doit évoluer.
De nombreux pays, dont la Belgique, ont développé des règlementations notamment par rapport aux conditions de chaleur et de froid en milieu de travail, principalement des limites de température maximales et des mesures de précautions à mettre en œuvre sur le lieu de travail. Le Code du bien-être au travail contient quant à lui des dispositions liées au rayonnement UV solaire et aux équipements de protection individuels qui doivent être fournis aux travailleurs exposés. Plusieurs directives européennes contiennent également des dispositions liées à la protection des travailleurs lors de phénomènes météorologiques extrêmes.
L’essor des technologies vertes s’accompagne également de nouvelles problématiques. Par exemple, les batteries au lithium contiennent des substances chimiques toxiques, dangereuses pour la santé des travailleurs. Les installations solaires présentent des risques électriques durant l’installation ou la désinstallation, le raccordement et la maintenance.
Les autorités se saisissent donc de ces questions de manière croissante. À cet égard, l’Espagne a été particulièrement innovante en matière de droit du travail en mettant en place un congé payé climatique de quatre jours en cas d’alerte officielle délivrée par une autorité publique. Cette disposition a été prise suite à la catastrophe qui a touché la région de Valence en octobre 2024: plusieurs entreprises avaient obligé leur personnel à se rendre au travail malgré l’alerte émise par l’agence météorologique nationale.
La législation constitue donc un levier pour prévenir les risques liés aux changement climatiques mais la concertation sociale peut aussi jouer un rôle important. Ce sont les travailleurs qui connaissent le mieux leurs conditions de travail et les problèmes auxquels ils sont exposés. Des conventions collectives peuvent être négociées qui prennent en compte les spécificités des différents secteurs. La formation et la sensibilisation aux mesures de protection nécessaires et au contrôle de leur bonne application sont indispensables pour mettre en œuvre ces accords.
Face à l’imprévisibilité des conditions naturelles et macroéconomiques, il est crucial de changer de paradigme pour assurer la résilience des travailleurs et des citoyens. Il est aussi crucial de s’y préparer au niveau syndical.
Les limites planétaires sont des indicateurs qui permettent de mesurer la santé de notre planète. Elles sont définies par neuf processus vitaux pour le maintien de la vie sur Terre. Au-delà, les systèmes naturels ne peuvent plus fonctionner correctement pour maintenir la vie.
En rouge: les limites ayant été dépassées.
