Le dossier icon

Le dossier

L'info n°1106/06/2025

«Cette mesure ne créera pas d’emplois mais accentuera l’exclusion!»

José Gonzalez, 67 ans, est président du comité des Travailleurs sans emploi (TSE) de la CSC Bruxelles. Il a pris part à la manifestation du 24 avril dernier à Bruxelles contre l'exclusion des allocations de chômage prévue dans l'accord de gouvernement Arizona.

Propos recueillis par Donatienne Coppieters

«À partir du 1er janvier 2026, bon nombre de demandeurs d’emploi se retrouveront sans revenu, sans garantie de pouvoir bénéficier du revenu d’intégration sociale (RIS) via les CPAS. Je m’oppose à cette mesure qui ne créera pas d’emplois mais accentuera l’exclusion. Je soutiens aussi les assistants sociaux, qui auront un surcroît de travail, surtout à Bruxelles. Les demandeurs d’emploi ne sont pas des profiteurs, comme certains se tuent à le dire. Ils cherchent du travail mais se heurtent à des discriminations: les employeurs refusent des candidats en raison de leur origine, de leur couleur de peau, de leur âge ou de leur parcours de chômage.

Je suis pensionné, et donc pas concerné directement par cette situation. Mais j’ai été demandeur d’emploi à 58 ans. J’ai connu les TSE à ce moment-là et je m’y suis impliqué. Je travaillais comme planning manager dans une société de transport sous-traitante de Brussels Airport. Suite à une restructuration, j’ai été licencié. J’ai retrouvé du boulot à 60 ans, comme gestionnaire d’un parc automobile pour un grand groupe international. En même temps, on me formait à envoyer des mails. J’étais payé en partie par l’Onem et en partie par l’employeur qui bénéficiait du plan Activa, mais ça s’est arrêté parce qu’il n’y avait plus d’aide à l’emploi. Après un AVC, j’ai pu prendre ma pension à 62 ans parce que j’avais une carrière complète.

Militer aux TSE me permet de rester actif et de continuer à défendre mes convictions syndicales que je porte depuis longtemps. En 2000, j’ai créé la première délégation syndicale de chauffeurs à l’aéroport, dans une compagnie de cars sous-traitante.

Le message que je veux faire passer est que ce qui va arriver est vrai. Beaucoup de demandeurs d’emploi ne croient pas qu’ils seront exclus du chômage. Une fois face au mur, il sera trop tard. Il faut continuer à les informer.»

Beaucoup de demandeurs d’emploi ne croient pas qu’ils seront exclus du chômage. Une fois face au mur, il sera trop tard. Il faut continuer à les informer.»


© Donatienne Coppieters