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La sidérurgie européenne à la croisée des chemins
Le soutien de l’Europe s’avère crucial pour sauver les emplois et préserver les chaînes de valeur industrielles dans le secteur sidérurgique. La CSC Metea met la pression sur les eurodéputés.
D. Mo.
Une délégation s’est rendue au siège des Engagés pour interpeller leur président.
La sidérurgie européenne traverse une crise existentielle. Le taux d’utilisation des capacités est tombé à 58% en 2023, et des importations massives à bas prix mettent à mal l’industrie. Des milliers d’emplois sont aujourd’hui directement menacés en Belgique, comme partout en Europe.
Face à ce constat alarmant, les représentants des travailleurs ont interpellé, tant au niveau européen que belge, les politiques pouvant agir sur ce dossier. Le 7 octobre, à l’heure où L’Info était mis sous presse, la Commission européenne présentait au Parlement son plan pour sauvegarder l’industrie européenne.
Une délégation d’IndustriAll Europe, comprenant des représentants de la CSC Metea, a rencontré Stéphane Séjourné, vice-président exécutif chargé de la stratégie industrielle, pour lui présenter
ses revendications. Celles-ci comprennent entre autres un contingent tarifaire1 réduit permettant d’atteindre un taux d’utilisation des capacités proche de 85%, une augmentation significative des droits de douane hors contingent, au-delà des 25% actuels, l’application stricte de la règle du «fondu et coulé» qui vise à empêcher les importateurs de contourner les mesures antidumping et permettre ainsi de garantir la traçabilité, etc.
La délégation a également rappelé l’urgence d’un nouveau cadre de protection de l’industrie européenne sur le secteur de l’acier face à la concurrence déloyale asiatique, aux taxes imposées par les États-Unis, et afin de renforcer les capacités de défense face à la menace qu’est devenue la Russie.
Afin de faire pression sur les eurodéputés, une délégation de la CSC Metea s’est rendue le 3 octobre au siège des Engagés. Elle y a présenté ses revendications pour un plan acier européen à Yvan Verougstraete, président du parti et vice-président de la commission de l’industrie et de l’énergie du Parlement européen, en lui demandant de prendre ses responsabilités sur cette question en tant que député européen. Aligné avec le point de vue syndical sur cette question, Yvan Vergoustraete a confirmé l’urgence de la définition par l’Europe une stratégie claire au niveau industriel et de la sidérurgie en particulier. Sur le plan énergétique, il s’est engagé à peser de tout son poids sur des dossiers comme celui de la Boucle du Hainaut, d’un intérêt majeur pour les entreprises, notamment hennuyères.
Pour Lahoucine Ourhribel, secrétaire général de la CSC Metea, «nous sommes à la croisée des chemins. Soit l’Europe protège sa sidérurgie et ses travailleurs, soit elle accepte son démantèlement progressif au profit des surcapacités mondiales. Nous appelons le gouvernement belge et l’Union européenne à faire le choix du courage politique et de la cohérence industrielle».
Nous sommes à la croisée des chemins. Nous appelons à du courage politique.
1. Une quantité limitée de marchandises qui peut être importée ou exportée à un tarif douanier réduit ou nul, pendant une période donnée, NDLR.
