Pour Christophe Degryse, le travail de la CES se développe autour de quatre grands pôles, dont les équilibres varient au fil des années:
La structuration de la solidarité donne un poids au mouvement syndical au niveau européen. Au début des années 1970, il n’existait pas de voix syndicale européenne unifiée. Il a donc fallu structurer et organiser la solidarité entre les organisations syndicales européennes socialistes, chrétiennes et communistes. C’est un effort permanent: en 2022, par exemple, deux syndicats ukrainiens ont adhéré à la CES.
La mobilisation européenne via des campagnes et actions européennes. Dans les années 80 et 90, les «euro-manifestations» mobilisaient parfois plus d’un million de personnes dans différentes villes. Il y en a beaucoup moins aujourd’hui.
La négociation. Le dialogue social structuré a été véritablement lancé grâce à Jacques Delors lors de l’entrée en vigueur du traité de Maastricht, en 1992. Cela a permis d’aboutir à des avancées assez importantes. On observe ces dernières années une volonté de la Commission européenne de redonner un certain souffle à ce dialogue social.
Le lobbying politique vise à changer les politiques européennes en vue de les rendre plus favorables aux travailleurs (par exemple, pour la santé et la sécurité au travail). Les acteurs de la CES bénéficient d’une reconnaissance et d’une légitimité auprès des décideurs politiques. Cependant, leur capacité d’influence dépend de l’environnement et des préférences politiques des gouvernements.