À l’initiative des Jeunes CSC de Tournai, une trentaine de jeunes aux profils différents sont partis en voyage en Allemagne début juillet. Objectif: les conscientiser aux dangers et dérives de l’extrême droite en les confrontant aux horreurs commises par les Nazis durant la seconde guerre mondiale.
Donatienne Coppieters (adapt. D.Mo)
Des guides ont accompagné les jeunes pour les sensibiliser au long du voyage.
Élodie Mass, permanente JCSC, explique la motivation de ce voyage à Hambourg: «L’extrême droite monte en Belgique et partout ailleurs. Il était important pour les Jeunes CSC de faire quelque chose sur ce sujet et de sensibiliser notre public. Nous avons commencé à réfléchir à ce projet l’été dernier et le travail d’organisation nous a occupés toute l’année. Nous avons fait une récolte de fonds pour financer une partie du voyage afin de permettre aux jeunes de bénéficier d’un prix réduit».
À l’occasion de ce voyage de quatre jours, les Jeunes CSC de Tournai ont voyagé avec des guides en provenance de la Confédération nationale des prisonniers politiques et ayants droit de Belgique, d’Hainaut Mémoire et du War Heritage Institute. «Il était très important que les jeunes puissent se rendre compte de ce qu’a pu faire l’extrême droite par le passé contre les syndicats mais aussi contre la diversité, contre notre solidarité», explique la permanente. Au programme: visites des anciens camps de concentration de Bergen Belsen et de Neuengamme, de la baie de Lübeck sur les traces de la tragédie du Cap Arcona et visites libres des villes de Hambourg et de Lübeck.
© Jeunes CSC
«Je m’étais toujours dit que si un jour j’avais l’occasion de visiter un camp de concentration ou un lieu lié à la guerre, je le ferais. On parle de moins en moins de cette période et beaucoup ne réalisent pas vraiment ce qui s’est passé. En tant que jeunes, on a une responsabilité: celle de veiller à ce que de telles atrocités ne se reproduisent jamais. Mais pour cela, il faut d’abord prendre conscience de la réalité des faits.
Le moment le plus marquant pour moi a été la visite du camp de Bergen-Belsen. L’atmosphère y était particulièrement lourde, sûrement liée à l’histoire du lieu. De l’extérieur, on ne réalise pas forcément… Mais en découvrant les photos dans le musée, les images des corps entassés, et en prenant conscience que tout cela s’est déroulé juste à côté, j’ai eu des frissons.
Beaucoup d’entre nous ont été surpris par la dureté de ce que nous avons découvert. On imaginait des camps de prisonniers, où la vie était évidemment très dure, mais sans s’attendre à une telle réalité.
Certains lieux étaient synonymes de condamnation immédiate. Cela nous a glacés. Le fait d’être accompagnés par des guides directement concernés rendait l’expérience encore plus bouleversante. Le père de l’un d’eux est probablement mort à Bergen-Belsen. Je crois profondément qu’il faut continuer à témoigner et à transmettre ce que fut l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. Sinon, on court le risque de voir l’histoire se répéter.
Avec la montée de l’extrême droite aujourd’hui, on ne peut pas se permettre de fermer les yeux. Petit à petit, on pourrait glisser vers des situations similaires. C’est une responsabilité collective de faire en sorte que cela n’arrive jamais. Sans l’initiative des Jeunes CSC, la plupart d’entre nous n’aurions sans doute jamais eu l’occasion de vivre une telle expérience. Merci à eux d’organiser ce genre d’initiative!».