«Essayer de sauver autant d’emplois que possible» chez Copeland
Trois mois après le choc de l’annonce de la fermeture de l’usine Copeland de Welkenraedt, L’Info a rencontré Roland Kirch, délégué principal CSC depuis 2019, pour faire le point sur l’état actuel de la situation.
Propos recueillis par Jochen Mettlen
Le 5 septembre dernier, la direction de Copeland, entreprise qui fournit des solutions climatiques durables, annonçait, lors d’une réunion extraordinaire du conseil d’entreprise, son intention de mettre fin à la production à Welkenraedt et aux activités qui y sont liées, y compris le centre d’analyse et l’infrastructure informatique. «Cette annonce pourrait concerner 227 personnes sur les 316 présentes sur le site, explique Roland Kirch, qui travaille chez Copeland depuis 41 ans. Dans ce contexte, nous avons également appris que la production de Welkenraedt serait délocalisée en République tchèque afin de pouvoir continuer à servir les clients européens. Le département de recherche et développement (R&D) devrait rester à Welkenraedt. Une solution à long terme devrait être élaborée en collaboration avec l’équipe Engineering, ayant pour souhait d’établir un nouveau centre R&D dans la région dans un délai de un à trois ans».
L’annonce de la fermeture de l’usine a également marqué le début de la première phase de la procédure Renault, visant à comprendre et analyser les raisons de cette décision de grande ampleur. «Nous posons énormément de questions à la direction, qui nous répond. Après plusieurs réunions, il est clair que ce n’est pas un problème de volume de production mais purement pour des raisons économiques que cette décision d’intention de fermeture a été prise. Même si le coût de la main-d’œuvre est la principale raison invoquée, le site de Welkenraedt a toujours fait et fait encore actuellement des bénéfices importants», souligne Roland Kirch.
Le visage de ce syndicaliste expérimenté reflète une certaine déception, mais il ne veut en aucun cas abandonner. «Dans la première phase de la procédure Renault, je me concentre sur le sauvetage du plus grand nombre d’emplois possible, affirme le sexagénaire. La tâche est très compliquée, car il faut se battre contre des purs financiers, qui ne voient que l’appât du gain. À mon avis, il sera difficile pour les multinationales de toute l’Europe occidentale de rester financièrement compétitives si la politique en matière d’entreprise ne change pas radicalement».
Il sera difficile pour les multinationales européennes de rester compétitives si la politique ne change pas.
L’usine Copeland à Welkenraedt.
La force du site de Welkenraedt était le compresseur Specter, que lui seul produisait. «La fin de la production du Specter fin 2024 est due à des raisons écologiques et à l’interdiction des gaz à haut potentiel d’émission à effet de serre, ainsi qu’à une réglementation européenne qui les interdit. Cela fait qu’aujourd’hui, les autres produits fabriqués à Welkenraedt le sont également en dehors de l’Europe (en Asie et en Amérique), ce qui pose la problématique des différences de salaires, constate le délégué. Le personnel s’attendait à des suppressions de postes, mais pas à une fermeture complète du site de production. Les sentiments sont mitigés quant à la suite des activités. Pour l’instant, la production fonctionne normalement, les carnets de commandes sont pleins. De plus, les contrats à durée déterminée du personnel temporaire ont été prolongés jusqu’à fin avril 2025», conclut Roland Kirch.
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