La fermeture d’Audi, comme celle de Caterpillar ou de Ford Genk avant elle, va laisser plusieurs milliers de travailleurs sur la touche. Cette fermeture renforce l’impression d’impuissance du monde politique face à des décisions stratégiques prises par de grandes multinationales.
Ce qui inquiète dans ce qui se joue pour le moment chez Audi, comme dans d’autres fermetures, c’est l’absence de perspective de la part de nos gouvernements en matière de politique industrielle, et donc d’investissement pour développer des territoires, et non pas simplement pour accueillir la production de biens dont nous n’avons pas nécessairement besoin.
Pourtant, les décideurs politiques disposent d’au moins trois leviers pour développer une politique industrielle audacieuse. Premièrement, il existe des terrains disponibles pour accueillir des entreprises qui peuvent être pionnières en matière de décarbonation ou dans la création de circuits courts.
Deuxièmement, il existe des possibilités de faire revivre un tissu de développement économique en accueillant des investissements qui ont du sens, pour un territoire précis et qui peut s’inscrire dans la durée.
Troisièmement, une politique industrielle ambitieuse ne doit donc pas seulement viser la compétitivité économique, mais surtout garantir des emplois de qualité, la protection sociale, et des conditions de travail dignes.
Nous plaidons depuis longtemps pour une transition juste, où les travailleurs sont accompagnés dans les changements induits par l’innovation technologique et la transition écologique. Enfin, nous appelons à une politique industrielle qui ne se limite pas à des incitations fiscales pour les entreprises, mais qui inclut également des mesures de soutien direct aux salariés, notamment à travers la formation continue et la requalification. Cette politique industrielle doit être cohérente avec le respect des limites planétaires, en promouvant une économie qui respecte à la fois l’environnement et améliore la situation des travailleurs, en particulier des plus précaires.
Cette ambition d’une politique industrielle audacieuse, nous la rappellerons le 16 septembre au côté des travailleurs et travailleuses d’Audi.
Marie-Hélène Ska, secrétaire générale
Cette ambition d’une politique industrielle audacieuse, nous la rappellerons le 16 septembre au côté des travailleurs et travailleuses d’Audi.