Les mesures envisagées dans l’accord du gouvernement Arizona sur les femmes sont très inquiétantes. Elles risquent en effet, si elles se concrétisent, d’accroître leur précarité, notamment pour les travailleuses issues de secteurs historiquement féminins, tels que le soin, la grande distribution et le nettoyage. La flexibilité et la pénibilité non reconnue du travail des femmes dans certains secteurs ne leur permettent souvent pas de tenir toute une carrière à temps plein. Le durcissement des conditions d’accès à la pension et aux fins de carrière témoigne d’une indifférence aux réalités spécifiques des carrières interrompues, par la maternité ou la charge familiale qui reste encore et toujours majoritairement assumée par les femmes. Celles-ci sont également surreprésentées dans les temps partiels, souvent non-désirés.
La logique de flexibilisation prônée par l’accord attaque tous les travailleurs, et particulièrement les femmes. Dans un contexte où concilier vie professionnelle et responsabilités familiales demeure une difficulté quotidienne, l’équilibre sera encore plus difficile à trouver et risque fort de creuser encore davantage le fossé salarial déjà important (19,9%) et de compromettre l’autonomie économique et financière des femmes. Ainsi, loin de répondre aux défis actuels, l’accord de gouvernement risque d’accentuer la précarité des femmes et de renforcer les inégalités entre femmes et hommes.
Face à ces constats, il est indispensable que les décideurs et décideuses revoient ces choix politiques. L’accord de l’Arizona devait constituer l’occasion de repenser nos politiques publiques en intégrant systématiquement les enjeux d’égalité et de justice sociale. Seule une approche équilibrée, prenant en compte les besoins spécifiques des femmes, permettra de transformer ce recul annoncé en une opportunité de progrès social. Le 8 mars, nous vous convions à unir vos voix pour réclamer que les femmes ne soient pas une nouvelle fois reléguées au rang de victimes des politiques d’austérité.
Anne Léonard, secrétaire nationale
Le 8 mars, nous vous convions à unir vos voix pour réclamer que les femmes ne soient pas une nouvelle fois reléguées au rang de victimes des politiques d’austérité.