Les syndicats demandent au gouvernement en affaires courantes de prendre une décision.
L’enveloppe bien-être est un mécanisme légal qui permet, entre autres, de maintenir le niveau des revenus de remplacement en cas de maladie, de chômage et de retraite. Légalement, les organisations patronales et syndicales devaient remettre un avis pour le 15 septembre sur la manière dont l’enveloppe 2025-2026 devrait être dépensée. Malheureusement, les tactiques dilatoires des organisations patronales ont empêché d’obtenir un avis commun dans les délais requis. Les trois syndicats soumettent donc leur propre avis au gouvernement fédéral en affaires courantes. Ce dernier doit désormais décider de la manière dont l’enveloppe bien-être 2025-2026 doit être dépensée et répartie. Les négociateurs du futur gouvernement fédéral ont également reçu cet avis pour information.
Ce mécanisme permet d’éviter que le niveau des revenus de remplacement ne «décroche» des salaires. Il garantit notamment l’augmentation des allocations minimales d’au moins 2%, des plafonds de calcul et des pensions les plus anciennes. L’impact à long terme de ces augmentations bisannuelles ne doit pas être sous-estimé. Sans cette enveloppe, la pension minimale garantie pour une personne seule au 1er mai 2024 aurait été de 1.520 euros brut (au lieu de 1.773 euros). En d’autres termes, elle serait inférieure de 253 euros! Quant aux pensions les plus anciennes, elles seraient inférieures de 9% sans l’existence de ce dispositif.
Pour la période 2025-2026, l’enveloppe bien-être s’élève à 1 milliard d’euros. En Belgique, de nombreuses allocations sociales sont encore bien inférieures au seuil de pauvreté. Toute amélioration possible grâce à l’enveloppe bien-être est donc indispensable. Le maintien du niveau de vie n’est pas non plus garanti, comme en témoignent les bas plafonds en matière de chômage. En période de chômage temporaire, la chute de revenu est souvent considérable. La répartition de cette enveloppe dans les années à venir devrait éviter une érosion substantielle de la protection sociale, comme celle observée durant les années 1980 et 1990.
Une décision politique rapide sur la répartition de l’enveloppe permettra de mettre en œuvre les premiers ajustements à partir de janvier 2025. Les trois syndicats insistent pour que la totalité de l’enveloppe soit attribuée. Lésiner sur le niveau des revenus de remplacement, comme le propose la note De Wever, ne ferait qu’aggraver la baisse de revenus déjà importante en cas de maladie, de chômage temporaire ou encore celle subie après la pension.
De nombreuses allocations sociales sont encore bien inférieures au seuil de pauvreté.
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