Loin du narratif qu’a réussi à faire percoler la droite, l’immense majorité des chômeurs de longue durée souhaitent avoir un emploi décent et se démènent pour le trouver. Témoignages.
David Morelli
"Je cherche un emploi dans le domaine social ou l’administration publique. Pendant mes recherches, j’ai surtout eu des propositions de bénévolat, ce que j’ai effectué dans une permanence citoyenne. Plusieurs offres correspondent à mon profil… mais le diplôme est exigé. Pourtant, quand il s’agit de stages ou de bénévolat, alors là, je peux faire le job car c’est gratuit. Ces stages ne paient pas les factures ni un loyer. La non-reconnaissance de mes compétences et de mon expérience professionnelle jouent un rôle important dans le fait que je suis toujours sans emploi. Heureusement, j’ai la chance de ne pas devoir accepter n’importe quel emploi avec le risque de ne plus pouvoir remonter vers mes compétences. Les emplois sont parfois dégradants et ne permettent pas de vivre correctement. Dans l’emploi, il faut aussi un épanouissement. L’exclusion du chômage après un certain temps ne tient pas compte de toutes ces difficultés. Elle est injuste, les gens essayent de s’en sortir et finissent par être dans des situations de plus en plus précarisantes. Cela ne bénéficie ni à l’État ni aux gens concernés."
"J’ai suivi une formation d’aide-ménager social de six mois avec un stage dans des maisons de repos et à domicile. Je postule depuis un an avec une moyenne de trois candidatures formelles par semaine, sans oublier les nombreux appels téléphoniques que je donne. Sans succès.
J’ai passé beaucoup d’entretiens. On me dit de rappeler mais quand je rappelle, il n’y a pas de place, il faut rappeler plus tard. C’est la même chose avec l’intérim.
Est-ce mon statut de réfugié qui est un obstacle? Après mon stage, j’ai été engagé pour effectuer un contrat de remplacement de trois mois qui s’est très bien passé. Mais là aussi, pas de poste vacant et demande de rappeler plus tard.
Il faut arrêter de dire qu’on cherche des gens et qu’ils ne veulent pas travailler. Ce n’est pas vrai. Peut-être que je ne trouve pas d’emploi parce que les gens ne veulent finalement pas m’engager.»