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L'info n°0909/05/2025

Flexibilisation du travail: un lourd impact humain

Le travail flexible et l’emploi (a)typique sont à l’origine d’un grand nombre d’accidents du travail. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Il faut que cela cesse!

Eva Van Laere, Kris Van Eyck

La flexibilisation du marché du travail s’accélère rapidement. De plus en plus de personnes travaillent dans le cadre d’un statut ou d’un contrat de travail flexible (intérimaires, étudiants, flexi-jobistes, freelances…), ou occupent des emplois à risques et précaires. Ces travailleurs sont souvent jeunes, ont moins d’expérience professionnelle ou dans la fonction qu’ils exercent, sont moins qualifiés et moins accompagnés. Ce sont précisément les caractéristiques des relations de travail qui présentent un risque plus élevé d’accidents du travail.

Le travail intérimaire est un exemple bien documenté depuis des années. Pour mille équivalents temps plein, le nombre d’accidents du travail chez les intérimaires est deux fois plus élevé que pour les travailleurs du secteur privé, tant chez les ouvriers que chez les employés. En 2023, 7.161 travailleurs intérimaires ont eu un accident sur leur lieu de travail qui a entraîné au minimum un jour d’incapacité de travail (sans compter le jour de l’accident du travail). Au total, ces accidents du travail ont été à l’origine de 156.248 jours d’incapacité de travail.

Ils ont aussi entraîné une invalidité permanente pour 699 intérimaires, et deux de ces travailleurs ont perdu la vie.


Sources tableau: Prévention et intérim, ONSS et Fedris.


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