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L'info n°0818/04/2025

Industrie chimique

«GSK a choisi de faire passer le business avant la diversité»

Afin de se mettre en conformité avec les décrets de la politique «anti-woke» de Donald Trump, les sites belges de GSK suspendent leurs initiatives en matière de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI). Un recul inacceptable pour la CSC.

David Morelli

Les mots ont du sens. Leur absence aussi. La disparition des termes «diversité» et «équité» du site web de GSK Belgium confirme que le groupe pharmaceutique s’est plié à l’injonction faite par le gouvernement américain aux entreprises collaborant avec les États-Unis de retirer toute mention liée à la diversité. «Nous sommes choqués, réagit Aurore Joly, permanente CSC. Les entreprises se retrouvent face à un choix: céder aux idées d’extrême droite en acceptant les injonctions du gouvernement Trump, ou résister malgré les risques de sanctions économiques. Il est inacceptable que GSK ait choisi de faire passer le business avant des valeurs aussi importantes que l’équité et la diversité!».

Le choix posé par la direction de GSK constitue un recul d’autant plus regrettable que l’entreprise est plutôt proactive en matière de diversité: en témoignent la présence d’une salle de méditation ouverte à l’ensemble des convictions religieuses, ou encore le drapeau arc-en-ciel accueillant les visiteurs à l’entrée du site de Wavre. «GSK a toujours prôné la non-discrimination et une tolérance zéro face au racisme. Nous ne savons pas comment la situation va évoluer mais supprimer les termes “équité” et “diversité” du vocable n’annonce rien de bon», déplore la permanente. Si la direction pointe l’aspect formel de l’opération, force est de constater que la cellule diversité du groupe, qui s’occupait entre autres des politiques préventives contre toute forme de discrimination, va recevoir de nouvelles missions et que des projets en lien avec la diversité vont être supprimés.

Supprimer ces termes n’annonce rien de bon.

Parallèlement à la réaction de GSK, Aurore Joly regrette également l’absence de réaction forte des représentants du monde politique. «Ils se disent outrés, mais nous attendons toujours des réactions concrètes pour protéger l’ensemble des travailleurs de Belgique contre les idées d’extrême droite et l’ingérence des États-Unis. Nous allons prendre contact avec Unia pour voir comment réagir concrètement à cette situation», annonce-t-elle. Notons par ailleurs que les interlocuteurs sociaux wallons (CESE) et bruxellois (Brupartners) encouragent ou soutiennent les entreprises à maintenir, voire à renforcer, leurs engagements en matière de diversité, d’équité et d’inclusion.


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