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L'info n°1527/09/2024

Audi en souffrance,

les sous-traitants passés sous silence?

La CSC revient, dans un communiqué de presse, sur ses préoccupations quant au sort des travailleurs qui œuvrent chez les sous-traitants d’Audi.


La manifestation nationale du 16 septembre réclamait également la prise en compte des travailleurs des sous-traitants d’Audi.

Plus personne n'ignore ce qu'il se passe chez Audi Brussels. Après avoir licencié en début d'année tous les intérimaires, l'entreprise du groupe allemand VW, annonçait en juillet dernier son intention de restructurer son usine de Forest, là où est produite la E-tron. Depuis, l'entreprise a confirmé qu'aucun nouveau modèle n'était prévu pour le site et près de 3.000 emplois sont menacés.
Outre les travailleurs et travailleuses de l'usine, il y a aussi des sous-traitants qui œuvrent pour Audi. Des dizaines d'entreprises de sous-traitants gravitent autour du site bruxellois et sont aussi directement menacées par la cessation d'activité.
En plus des 3.000 travailleurs d'Audi, on estime à 1.500 les sous-traitants qui pourraient être impactés par cette fermeture.

1.500

travailleurs sous-traitants pourraient être impactés par la fermeture d’Audi.

Situation discriminante

Parmi ces sous-traitants, on peut distinguer deux catégories:

  • Les sous-traitants du métal comme Imperial Logistics, Rhenus Logistics, OP Mobility, Mosolf et Sesé dont l'activité principale est de contribuer à la production de voitures pour Audi Brussels.
  • Mais il y a aussi toutes les entreprises de services comme GOM, Cleaning Masters, Compass et Seris dont l'activité est dédiée au support du travail sur les voitures notamment au nettoyage, le gardiennage et l’Horeca sur et autour du site. 

Ces travailleurs se retrouvent dans des conditions encore plus précaires que celle des travailleurs de Audi, qui eux bénéficieront sans doute d'indemnités de sortie si un plan social est acté. Pour eux, pas encore d'annonce de loi Renault et encore moins de perspectives de plan social. Ces travailleurs sont aussi dans une situation d'incertitude énorme qui leur fait subir beaucoup de stress. Pendant les deux dernières semaines d'août, les travailleurs d'Audi ont été payés par la direction malgré le fait que l'usine était fermée. À côté de cela, la direction d'Audi n'a pas payé une grande partie des travailleurs sous-traitants. La direction d'Audi traite donc de façon discriminante les travailleurs sous-traitants.

Un travailleur = un travailleur

La CSC exige donc que, dans les négociations, les travailleurs sous-traitants soient considérés au même titre que les travailleurs d'Audi.
Un travailleur = un travailleur. Tous ont contribué aux bénéfices de l'entreprise. Ils ont donc tous le droit d'être autour de la table de négociation. Il est nécessaire de changer la loi Renault afin que les sous-traitants soient obligatoirement inclus dans les négociations.
La CSC se préoccupe du sort de tous: personne ne doit rester au bord de la route et le maintien de l'emploi reste notre priorité absolue. Les travailleurs n'ont pas à subir ce séisme social, surtout que depuis des années, ils ont fourni de nombreux efforts pour la fabrication des voitures allemandes et que l'entreprise reste largement bénéficiaire. Ces dernières années, ce sont encore 100 millions de bénéfices qui ont été fait à l'usine de Forest.
Le maintien d'une activité industrielle forte et rentable en Belgique est indispensable. Depuis le début de cette année, des milliers d'emplois sont menacés et supprimés dans les secteurs de notre industrie. Après Van Hool, Ontex, bientôt le tour d'Audi... qui sera le prochain?

La CSC lutte pour le maintien de l'emploi, pour un plan industriel fort, pour protéger et créer des emplois de qualité dans l’industrie, pour favoriser les investissements massifs et pour lutter contre l’austérité.


© Bart Dewaele