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L'info n°1220/06/2025

Les centres de compétence: former pour aujourd’hui et demain

Dans un monde du travail en transition, les centres de compétence font partie des acteurs-clés pour maintenir à jour les compétences des travailleurs.

David Morelli

L’apprentissage d’un métier ne se limite pas aux premières années de la carrière professionnelle. La rapidité des changements technologiques, l’évolution des pratiques et les demandes croissantes des employeurs font évoluer les métiers et exigent des travailleurs de rester à la pointe de leurs compétences.

En Wallonie, un réseau de 22 centres de compétence – des centres de formation sectoriels labelisés tous les cinq ans par la Région – sont répartis sur le territoire. Ces centres constituent des instruments essentiels pour conserver et développer les compétences des travailleurs en proposant des programmes adaptés aux besoins spécifiques de chaque secteur: chimie et biopharmacie (aptaskil, présenté en page précédente), industrie verrière (Cefoverre), industrie alimentaire (FormAlim), professions du transport et de la logistique (Forem Logistique), etc. Leur proximité avec les réalités du terrain permet de concevoir des formations pratiques et directement applicables. Ces centres ont été créés par les interlocuteurs sociaux dans le cadre de différentes conventions collectives sectorielles. Ils sont spécialisés par secteur mais peuvent également intégrer une dimension géographique, professionnelle, catégorielle… Certains centres sont gérés par le Forem, d’autres sont gérés en asbl. Au sein de ces derniers, les interlocuteurs sociaux dialoguent pour développer des solutions adaptées aux problèmes spécifiques de leur secteur.

Des fonds sectoriels, gérés par les interlocuteurs sociaux, contribuent à améliorer l’offre de formation. Alimentés par les contributions des employeurs au sein de chaque secteur, ils servent de moteurs financiers pour les programmes de formation et permettent aux travailleurs un accès à des opportunités de développement professionnel sans devoir en supporter seuls le fardeau financier.

Formation et résilience

Ce dialogue paritaire permet par ailleurs de répartir plus justement les possibilités de formation parmi les groupes de travailleurs souvent sous-représentés: travailleurs faiblement qualifiés ou âgés, femmes, jeunes chômeurs, etc. «N’est-il pas utile d’outiller les travailleurs contre le licenciement dès le début de leur carrière en continuant à investir dans des compétences qui peuvent leur être utiles sur le marché du travail au sens large?, questionnait la CSC lors de son congrès «Quel travail pour demain» en 2019. Il est nécessaire d’organiser des formations intensives qui permettront aux travailleurs et aux travailleuses qui ont perdu leur emploi ou qui risquent de le perdre de retrouver un autre job, qui débouchent sur de nouvelles qualifications et qui permettent d’orienter les personnes faiblement et moyennement qualifiées vers des segments du marché du travail qui offrent plus de perspectives d’avenir», continuait le texte.

Au-delà de la mise à niveau des compétences, ces centres peuvent constituer un outil de résilience en cas de coup dur dans le trajet professionnel d’un travailleur, en vue d’une reconversion à la suite d’un licenciement collectif par exemple. Outils de formation mais également de veille, de sensibilisation et de promotion des métiers, les centres de compétence participent à répondre aux besoins de main-d’œuvre et de compétences identifiés d’aujourd’hui (métiers en pénuries, fonctions critiques, métiers en demande, etc.) mais aussi de demain.

Au-delà de la mise à niveau des compétences, ces centres peuvent constituer un outil de résilience en cas de coup dur dans le trajet professionnel d’un travailleur…