Cent calicots placés sur des ponts et le long des routes à travers tout le pays ont demandé au gouvernement Arizona s’il n’avait pas oublié de prendre en considération les travailleurs malades et/ou en chômage temporaire dans ses réformes.
D.Mo.
Le 6 juin dernier, vous avez peut-être aperçu, lors d’un trajet en voiture, des calicots portant la mention «Rien oublié???». Cette question, plusieurs centrales syndicales de la CSC1 l’adressaient au gouvernement Arizona afin de lui rappeler de ne pas oublier la situation des travailleurs malades et/ou en chômage temporaire dans ses projets de réforme. En effet, dans les projets tels qu’actuellement rédigés, ces travailleurs et travailleuses ne pourront accéder que plus tardivement à un emploi de fin de carrière ou à une pension anticipée. Et ils percevront en outre une pension inférieure.
En matière de chômage, par exemple, les périodes de maladie ne seront pas prises en compte pour atteindre la condition minimale de 35 années de carrière (avec 156 jours travaillés par an et un total de 7.020 jours prestés). Les malades de longue durée recevront donc plus rapidement un malus. Cette absence d’assimilation aura également un impact sur la condition de carrière nécessaire pour accéder à un emploi de fin de carrière. Elle influencera aussi le montant de la pension, puisque le gouvernement souhaite introduire un malus pour les travailleurs qui prennent une pension anticipée sans remplir cette condition.
Pour les centrales syndicales qui ont mené cette opération, «il serait injuste de sanctionner les travailleurs qui ont été malades et/ou en chômage temporaire en retardant leur départ à la pension ou en crédit-temps de fin de carrière. Ces travailleurs n’ont pas choisi d’être malades ou en chômage temporaire au cours de leur carrière». C’est pourquoi elles ont demandé au gouvernement s’il n’avait «rien oublié», alors qu’il est encore possible de régler législativement la question des assimilations.
1. ACV-CSC Metea, CSC Alimentation & Services, CSC bâtiment – industrie et énergie, CSC Transcom, CNE et ACV Puls.
«Dans notre entreprise, nous sommes régulièrement en chômage temporaire. Cela implique que nous ne travaillions qu’une semaine sur deux. Et le gouvernement voudrait que seules les années avec 156 jours de travail comptent pour notre pension?! Nous sommes inquiets pour l’avenir, car notre entreprise expédie 80% de sa production aux États-Unis. Le gouvernement ne comprend-il pas que les travailleurs sont doublement pénalisés? Pendant les périodes de chômage temporaire, nous subissons déjà une perte de revenus, notre prime de fin d’année est réduite, etc. Et le gouvernement voudrait nous punir encore plus, en diminuant le montant de notre pension. Les personnes malades de longue durée sont également très inquiètes quant à ces mesures. Est-ce qu’un travailleur en incapacité de travail, parfois même à cause de son travail, mérite d’être sanctionné en matière de pension s’il n’arrive pas à prester 156 jours par ans? Les personnes malades n’ont pas demandé à être malades, et certaines personnes risquent finalement de le rester en reprenant le travail dans des conditions qui ne sont pas adéquates plutôt que de prendre soin d’elles.»
– Frédéric et David, délégués CSC chez Twin Disc