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L'info n°2006/12/2024

AÉRONAUTIQUE

Mobilisation européenne chez Thalès

Coincés entre le redéploiement du groupe Thalès et les suppressions d’emploi annoncées sur le site de Thalès Alenia Space (Charleroi), les travailleurs veulent obtenir des informations quant à la situation et l’avenir de leur entreprise.

David Morelli


Les travailleurs de Thalès se sont mobilisés le 26 novembre dernier.

En mai dernier, l’entreprise franco-italienne Thalès Alenia Space (TAS) annonçait sa volonté de supprimer 115 emplois en Belgique dans le cadre d’un plan de redéploiement européen, le plan Thémis 1.300. Ce plan comporte, parmi ses mesures, la suppression de 1.300 emplois dans les divers sites européens où le groupe est présent, parmi lesquels la Belgique où TAS emploie 632 personnes sur trois sites, localisés à Charleroi, Hasselt et Louvain. La réorganisation touche essentiellement le pôle spatial du groupe, basé à Mont-sur-Marchienne.

«L’annonce d’un licenciement collectif le 16 mai 2024 a engendré une procédure Renault, explique Gabriella Di Pardo, secrétaire syndicale à l’ACV-CSC Metea Hainaut. Presque sept mois plus tard, nous sommes toujours en phase une de la procédure. Nous attendons toujours des réponses précises à nos questions, des chiffres et des perspectives pour l’entreprise à court, moyen et long terme pour que nous puissions les communiquer au personnel et le rassurer, notamment sur la viabilité de l’entreprise à long terme.»

«Manque de sérieux»

Dans ce contexte, et alors que la direction du groupe Thalès doit se réunir début décembre pour présenter un nouveau projet suite à l’avis défavorable du comité européen du groupe concernant le plan Thémis 1.300, l’intersyndicale européenne de TAS a appelé les quelque 3.000 travailleurs des différents sites européens à se mobiliser, le 26 novembre dernier, contre les destructions d’emploi prévues par le plan.
«La grogne monte chez les travailleurs de Charleroi, constate la secrétaire syndicale. Il y a beaucoup de chômage économique actuellement et les ouvriers représentent plus d’un quart des personnes dont l’emploi est menacé sur le site carolo». Les travailleurs déplorent également le manque de sérieux dans les négociations des conditions de licenciement. «La DRH souhaite maintenir en poste les travailleurs externes à l’entreprise (intérims et sous-traitants) et, parallèlement, licencier 120 membres du personnel “payroll” Thalès à des conditions indécentes pour cette multinationale», dénonce le syndicat.


Préavis de grève

À l’issue d’une réunion d’information en duplex entre les assemblées de différents pays, la décision a été prise par l’ensemble des travailleurs de déposer un préavis de grève. En cause, dénonce le syndicat, «le manque de sérieux de la direction lors des réunions dans le cadre de la “Loi Renault” en Conseil d’entreprise et les conclusions de l’étude externe effectuée au niveau européen par un groupe d’experts externes dont [elle] ne veut pas tenir compte. Des questions sur la vision de l’organisation future de l’entreprise restent sans réponses précises et d’autres, sur la charge de travail de 2025 et 2026 ainsi que sur les conditions de travail pour la réaliser, reçoivent des réponses incomplètes ou évasives».

Les propos de la direction «ayant laissé entendre aux représentants des travailleurs qu’elle pourrait passer en force et décréter seule la fin de la procédure Renault» ont également pesé dans la décision des travailleurs.

Les travailleurs déplorent le manque de sérieux de la direction lors des négociations.


© ACV-CSC Metea