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L'info n°1527/09/2024

Bruxelles

«Nous cherchons d’autres activités au sein du groupe VW»

Si la manifestation nationale du 16 septembre dernier tente d’ouvrir des perspectives d’avenir aux travailleurs des secteurs industriels, celles d’un projet alternatif chez Audi s’amenuisent.

David Morelli


Près de 10.000 personnes étaient présentes pour soutenir les travailleurs de l’industrie.

Quelque 10.000 travailleurs, toutes couleurs et secteurs confondus, ont défilé dans les rues de Bruxelles pour soutenir les travailleurs d’Audi et interpeller les dirigeants de l’Union européenne sur la nécessité d’investir dans le secteur industriel.
Des travailleurs d’Audi étaient présents, mais également des travailleurs d’entreprises sous-traitantes et des délégations syndicales venues solidairement de plusieurs pays de l’UE pour réclamer les investissements massifs nécessaires pour protéger les emplois industriels en Europe.

«Nous demandons que le plan social qui sera négocié chez Audi prenne en compte l’ensemble des sous-traitants qui sont dépendants d’Audi. Nous devons revoir la loi Renault pour qu’elle couvre l’ensemble des sous-traitants, et pour anticiper les restructurations: nous devons doter les travailleurs de capacités à peser sur les choix stratégiques qui sont pris dans les entreprises, a déclaré Marie-Hélène Ska lors d’une prise parole sur la place du Luxembourg, au cœur du quartier européen. Nous avons par ailleurs besoin d’un plan industriel pour l’Europe. Nous ne pouvons plus continuer de mettre en concurrence les travailleurs d’ici avec les travailleurs de nos voisins européens.»

Recherche d’investisseurs

Certains manifestants mettaient encore un peu d’espoir dans l’issue du Conseil d’entreprise (CE) extraordinaire qui se tenait le lendemain. La direction de l’usine forestoise a douché leurs attentes: aucun projet automobile ou utilisation alternative économiquement viable n’ont été trouvés. Pour les représentants CSC et FGTB, «la présentation n’était pas suffisamment détaillée. Nous allons demander les calculs précis de leur analyse et chercher d’autres activités au sein du groupe VW. Chaque alternative et chaque offre concrète envoyée par les vingt investisseurs potentiels seront analysées dans un groupe de travail ad-hoc au CE extraordinaire». Ils ont également proposé à la direction d’entamer la phase 2 (plan social) parallèlement à la phase 1 en cours. La direction donnera un aperçu des investisseurs potentiels lors d’un prochain CE extraordinaire qui aura lieu le 1er octobre, date à laquelle la première réunion de la phase 2 se tiendra également.

Ali Kerar,

délégué CSC chez DP World – Imperial (sous-traitant Audi)

"Nous voulons un plan social identique à celui des travailleurs d’Audi. Il ne faut pas qu’il y ait de discrimination chez les travailleurs sous-traitants. Sans sous-traitants, il n’y a pas de voitures."

David Camerini,

président de la délégation Arcelor Mittal Liège

"Je suis venu manifester en solidarité avec les travailleurs d’Audi, au sens large. L’immobilisme politique belge et européen face à ce qui se passe chez Audi et qui pourrait se passer d’autres industries est scandaleux. On a des compétences humaines hors du commun en Europe. Elles doivent être protégées face à des pays comme la Chine, qui inondent le marché dans une concurrence totalement déloyale."

Jean Sébastien Vilain,

délégué CSC chez Audi

"L’espoir pour l’avenir, c’est que le politique investisse plus dans l’infrastructure électrique. L’Europe a voulu mettre en place un secteur automobile électrique, et rien n’est prêt."


© Bart Dewaele