Une enquête de la Ligue des familles dévoile que la réforme chômage ne doit pas être aveugle à la situation des parents.
David Morelli
Les sondages indiquent que, sur le principe, la majorité des Belges estiment qu’il ne faut pas de système de chômage sans limite dans le temps. La LDF a soumis aux répondants des situations concrètes de familles qui seront concernées par la réforme.
Il apparaît que si 63% des répondants sont favorable à cette réforme présentée de manière théorique, leur avis change lorsqu’ils sont mis face à des situations familiales particulières qui montrent une difficulté de retrouver un emploi après deux ans. Et la balance se renverse sérieusement. Deux exemples édifiants: 59% des répondants veulent maintenir le droit au chômage d’une maman solo de jeunes enfants qui ne trouve pas d’emploi lui permettant d’arriver à l’école avant 18h. 60% des répondants se disent opposés à l’exclusion des parents dont les conjoints travaillent à des horaires atypiques.
Plus largement, 83% des répondants estiment qu’il faut proposer un emploi à une personne au chômage avant de l’exclure du droit aux allocations. Mais le gouvernement a renoncé à cette offre d’emploi finale.
«On va vers un système aveugle aux situations personnelles et familiales des personnes alors que le système qu’on connaissait était limité par les efforts de recherche d’emploi», a déploré Merlin Gevers, le représentant de la Ligue des familles, qui a conclu: «Ne faudrait-il pas lever les barrières à l’accès à l’emploi plutôt que de punir des personnes dans une situation où il y a pas assez d’emploi pour tout le monde et où ceux qui sont disponibles ne sont pas toujours adaptés aux situations personnelles ou familiales?».
Actuellement, près de 40% des personnes éligibles à un revenu d’intégration social ne bénéficient pas de cette aide. L’État fédéral va-t-il s’assurer que les personnes exclues du chômage trouvent bel et bien le chemin vers l’assistance sociale lorsqu’ils en ont besoin? Sans ce soutien d’appoint, elles basculeront – plus profondément encore – dans la pauvreté et verront leurs chances de réintégrer le marché du travail réduites à peau de chagrin.