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L'info n°1824/10/2025

La pauvreté: un choix politique

Une délégation des Travailleurs sans emploi (TSE) de la CSC a rencontré le ministre wallon de la Lutte contre la pauvreté, Yves Coppieters, pour lui témoigner du manque d’ambition de sa stratégie de lutte contre la pauvreté.

Khadija Khourcha (adapt. D.Mo.)


Les TSE ont rencontré le ministre wallon de la Lutte contre la pauvreté, Yves Coppieters.

Depuis des décennies, des programmes d’action de lutte contre la pauvreté sont mis en place par les gouvernements, mais force est de constater que la pauvreté ne cesse de croitre. Pourtant, des solutions existent! Elles impliquent un investissement conséquent: fixer un salaire minimum suffisant, augmenter les allocations et les pensions au seuil de pauvreté, réglementer le prix des logements et de l’énergie, de l’eau, renforcer les services publics (hôpitaux, écoles, crèches…), etc.

En Belgique, la réforme du chômage va créer de la pauvreté et de l’exclusion sociale. L’augmentation des allocations de chômage durant les trois premiers mois est un leurre, car elle est réservée aux hauts salaires. à contrario, le renforcement de la dégressivité qui mène après 13 à 24 mois au forfait plongera plus vite les gens dans la pauvreté. Le reste des mesures est à l’avenant.

10 %

En 2024, 10% des plus riches ont détenu plus de 50% du patrimoine net.

Ceci n’est pas un plan de lutte contre la pauvreté

Le 6 octobre dernier, les TSE ont rencontré le ministre de la Lutte contre la pauvreté, Yves Coppieters. Ils ont pointé le manque d’ambition et de moyens alloués à son plan «Stratégie de lutte contre la pauvreté». Ils ont, entre autres, critiqué le fait que l’accompagnement ne s’occupe que des personnes qui vont se retrouver au CPAS, pas de celles qui vont sortir des radars, ou encore le manque de moyens pour faire face aux conséquences de l’exclusion. Les TSE ont rappelé que le meilleur accompagnement ne valait rien sans création d’emplois adaptés, et que le taux d’emploi ne devait pas être une fin en soi.

Les TSE ont fait part au ministre de leur propositions, plus réalistes et ambitieuses, car issues de leur expertise de terrain. Par exemple, proposer aux personnes exclues un revenu décent et suffisant, par l’emploi ou une allocation, créer des emplois de qualité dans l’économie sociale ou les Territoires Zéro chômeurs, mettre un frein à la prolifération des emplois précaires, etc.

Si, depuis les années 80, la pauvreté et les inégalités augmentent, cela ne signifie pas qu’il y a moins de richesses: c’est la juste répartition des richesses qui a pris du plomb dans l’aile. D’après la Banque nationale de Belgique, en 2024, 10% des plus riches ont détenu plus de 50% du patrimoine net. La pauvreté et la richesse sont les deux faces de la même pièce. Contre la pauvreté, les TSE exigent une fiscalité équitable, notamment via un impôt sur la fortune, qui permette le financement de la lutte contre la pauvreté, l’évasion et la fraude fiscales.


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