Les interlocuteurs sociaux ont signé plusieurs conventions collectives de travail (CCT) concernant les emplois de fin de carrière dans le secteur privé. Il restera possible de bénéficier d’un emploi de fin de carrière avec allocation à partir de 55 ans à condition d’avoir une carrière de 35 ans ou d’avoir exercé un métier lourd pendant au minimum 25 ans. Une grande victoire syndicale!
D.Mo.
Ces CCT permettent de lever le pied en fin de parcours professionnel. Les travailleurs peuvent ainsi rester actifs plus longtemps, de manière sereine. Un projet d’arrêté royal visait à supprimer le droit à une allocation pour un emploi de fin de carrière dès 55 ans à partir de 2030. Or, ce sont souvent les personnes aux revenus les plus faibles qui occupent les emplois les plus exigeants physiquement et rencontrent le plus de problèmes de santé qui prennent un emploi de fin de carrière. Actuellement, environ 30.000 travailleurs de 55 à 60 ans bénéficient du régime des emplois de fin de carrière. Pour beaucoup d’entre eux, ces dispositifs sont essentiels pour pouvoir continuer à travailler tout en s’occupant de leurs petits-enfants ou de leurs parents. Rendre leur parcours professionnel soutenable est également important pour la sécurité sociale: ces personnes restent actives et ne dépendent pas de l’assurance maladie. Sur cette base, les interlocuteurs sociaux ont conclu un accord au Conseil national du travail afin de maintenir le droit à une allocation pour un emploi de fin de carrière (travail à 4/5e ou à mi-temps) à partir de 55 ans après 35 ans de carrière.
Le projet d’arrêté royal voulait durcir les règles actuelles d’assimilation pour la condition de carrière. Cela aurait été particulièrement néfaste pour les femmes qui, en raison du travail à temps partiel, auraient été souvent exclues du droit aux emplois de fin de carrière. Les interlocuteurs sociaux proposent dans l’accord de conserver les règles actuelles d’assimilation pour la condition de carrière et, en outre, de fixer celle des femmes à un niveau inférieur à partir de 60 ans.
Parallèlement, la CCT modifiée apporte également deux améliorations substantielles pour des travailleurs qui étaient injustement exclus des emplois de fin de carrière: les travailleurs qui ne suivent pas un régime de travail classique (au moins cinq jours par semaine), alors qu’ils exercent des métiers difficiles en équipes-relais, et les aidants proches, qui devaient d’abord retravailler à temps plein pendant deux ans avant de pouvoir bénéficier d’un emploi de fin de carrière. À partir du 1er janvier 2026, ces travailleurs y auront également droit. La CSC se félicite que ses revendications aient été satisfaites.
La CSC va conclure des accords dans les différents secteurs afin de maintenir en 2026 le droit aux emplois de fin de carrière dès 55 ans.
Les interlocuteurs sociaux proposent également que les périodes d’emplois de fin de carrière, pour lesquelles une allocation est prévue, soient pleinement prises en compte dans le calcul des droits pour la pension des personnes qui travaillent jusqu’à l’âge de la retraite. Les CCT cadres actuelles n°170 et n°171, qui garantissent le droit aux emplois de fin de carrière dès 55 ans, courent jusqu’à la fin de cette année. Les interlocuteurs sociaux les prolongent jusqu’au 30 juin 2029. La CSC va conclure des accords dans les différents secteurs afin de maintenir en 2026 le droit aux emplois de fin de carrière dès 55 ans.
* Construction, métiers lourds, nuit, restructuration/difficultés et entreprises de travail adapté).
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