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L'info n°1808/11/2024

Liège

BVI-Physiol: stop au déni de la concertation sociale

Les relations sociales sont de plus en plus tendues chez BVI-Physiol, une entreprise biopharmaceutique installée dans le parc scientifique du Sart-Tilman (Liège). En réaction, une part importante du personnel du site liégeois de cette société américaine a été en grève trois longues semaines.

Isabelle Debroux


Patrice, travailleur chez Physiol, et Antoine Blanchard, permanent CSCBIE.


«BVI-Physiol, fabricant d’implants oculaires, est un lieu de production à haute valeur ajoutée, issu de la recherche biomédicale au sein de l’ULiège, qui est une université publique, et dont les larges subventions passées ont permis au groupe américain BVI de profiter désormais des fruits de la croissance importante du site»
, situe Antoine Blanchard, secrétaire permanent à la CSC bâtiment – industrie & énergie (CSCBIE).

Mais les relations sociales sont de plus en plus conflictuelles. L’absence de reconnaissance et le manque de considération provoquent un malaise profond au sein du personnel, et ce depuis bien trop longtemps déjà. Malheureusement, la direction reste sourde aux changements à apporter et n’entend pas les revendications des travailleurs. «Ces revendications concernent les conditions de travail et les relations sociales sur le site. Que l’on soit clair: l’enjeu, c’est avant tout l’amélioration du bien-être au travail, avant des revendications proprement salariales», précise Antoine Blanchard.

En réaction, une part importante du personnel a été en grève trois longues semaines. «Ce que les travailleurs et travailleuses dénoncent, ce sont des conditions de travail compliquées à cause d’un management de surveillance et de pression insidieuse, mais aussi une gestion problématique des intérimaires et des heures supplémentaires. Le cœur du problème, c’est une ambiance délétère dans l’entreprise», indique Antoine Blanchard.

Grosse inquiétude

Cette situation ne date pas d’hier. «Nous sommes face à un mouvement qui couve depuis plusieurs années, signale le secrétaire permanent. Le mal-être du personnel est palpable depuis bien longtemps. On a beau le faire remonter, nous ne constatons pas d’amélioration substantielle. La dynamique syndicale de concertation est totalement grippée. On peut même parler de déni de concertation. Nous sommes très inquiets des conséquences pour les conditions de travail, mais également pour la qualité du dialogue et de la concertation sociale au sein de l’entreprise».
Le front commun syndical appelle à l’examen attentif des revendications du personnel. «Nous attendons donc que ces revendications soient analysées et discutées avec toute l’attention nécessaire et que des solutions concrètes soient trouvées pour rétablir un climat de travail serein. Nous voulons vraiment que l’entreprise poursuive son développement, nous l’encourageons même, mais cela ne peut se faire sans des relations sociales apaisées et sans le respect des droits syndicaux. La prise en compte des revendications bien légitimes de la grande majorité des travailleurs est essentielle pour garantir une atmosphère de travail positive et constructive», conclut le secrétaire permanent de la CSCBIE.


Physiol est une entreprise spécialisée dans la fabrication d’implants oculaires.


© CSCBIE et Shutterstock