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L'info n°1808/11/2024

EuropeL’avidité des entreprises freine l’investissement

Selon une analyse des données de l’UE menée par la Confédération européenne des syndicats (CES), des entreprises nuisent à la compétitivité de l’Europe en décidant d’amasser une part plus importante de leurs bénéfices au lieu de les réinvestir pour accroître la productivité et créer des emplois de qualité.

D.Mo.

Depuis 2019, les investissements bruts ont chuté de 9% dans l’ensemble de l’UE. Ils sont à leur plus bas niveau depuis 2014, lorsque l’économie était encore sous le choc de la crise financière.

En revanche, la part des bénéfices a augmenté de 3% depuis 2019, ce qui a coïncidé avec une énorme hausse des dividendes, impliquant que les profits ont été siphonnés hors des entreprises pour remplir les poches des actionnaires. La Belgique se trouve clairement dans cette tendance, avec une évolution relative positive du pourcentage de la part des bénéfices des entreprises non financières (+6%) et le taux d’investissement brut des entreprises non financières (-3%).

Besoin de réinvestissement

Une récente analyse, le rapport Draghi, a établi que l’UE doit augmenter ses investissements de 800 milliards d’euros par an pour améliorer la productivité et assurer la croissance économique. Les chiffres montrent la manière dont l’avidité des entreprises joue un rôle important dans le déficit d’investissement en Europe et la crise croissante de l’industrie européenne et qui a déjà coûté la perte de milliers d’emplois de qualité.

La CES appelle la Commission européenne à s’attaquer au problème en profitant de la prochaine révision de la législation en matière de marchés publics pour conditionner les contrats à un engagement pour réinvestir davantage de moyens afin d’améliorer la productivité et créer des emplois de qualité. «Rendre les marchés publics dépendants du réinvestissement d’une part équitable des bénéfices serait une façon efficace de modifier un comportement d’entreprise contraire à l’éthique qui freine des investissements pourtant indispensables», conclut Esther Lynch, secrétaire générale de la CES.


Source: NASA_10_KI


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