Dans le cadre d’une réflexion sur l’avenir des ALE, la CSC bruxelloise a formé un groupe de travail spécifique, dédié à cette question.
David Morelli
Celui-ci constate que «certaines personnes ont fait carrière en ALE. Le système n’est donc pas toujours un tremplin vers l’emploi comme prévu initialement. Pour d’autres personnes, leur contrat ALE devient ultérieurement un contrat de travail ordinaire.» Il s’interroge par ailleurs, tout comme le CRW (lire ci-dessus) sur le recours à des travailleurs ALE dans le cadre de l’accueil scolaire: «Pourquoi les écoles ne leur offrent-elles pas de véritable contrat?, s’interroge la CSC bruxelloise. Il faut veiller davantage à ce que le recours aux ALE ne mène pas à l’exploitation de travailleurs sous-payés. Dès lors, nous demandons un contrôle plus strict du recours aux travailleurs ALE pour les fonctions qui concurrencent de véritables emplois. Sans parcours de formation, le système n’est pas acceptable.»
Il préconise par ailleurs une recherche active de nouvelles activités répondant aux besoins actuels de la société.
En matière de rémunération, la CSC bruxelloise propose de revaloriser les indemnités des prestataires ALE et de différencier les utilisateurs selon qu’ils soient, entre autres, des particuliers ou des personnes morales. «Nous pouvons imaginer une structure tarifaire différenciée pour les chèques, mais avec une indemnité identique pour tous les travailleurs. Cette structure doit récompenser l’accompagnement formatif et rester accessible pour le particulier, tout en finançant l’augmentation de l’indemnité.» Enfin, elle rappelle le rôle du syndicat dans la défense des intérêts des prestataires alors qu’il fait partie du pouvoir organisateur des ALE: «Il a un rôle à jouer dans l’identification des besoins, le choix des critères à respecter en termes d’usage, d’accompagnement des prestataires, la différence d’activité autorisée en fonction d’une vision de l’ALE comme tremplin ou comme complément de revenu. Nous proposons de (re)mettre en place le comité de concertation pour discuter des conditions de travail et des demandes des travailleurs en matière de formation et de bien-être».
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