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L'info n°2021/11/2025

Plus d’un malade de longue durée sur dix se sent discriminé lors de son retour au travail

Une étude de la Mutualité chrétienne dévoilée en juillet dernier s’est penchée sur les discriminations vécues par les membres de la mutuelle lors de leur reprise après une maladie de longue durée.

Il en ressort qu’au moins une personne interrogée sur dix a déclaré avoir été parfois, souvent ou toujours victime de discrimination en raison de son incapacité de travail. Parmi les formes que peuvent prendre cette discrimination, les plus souvent citées sont le fait d’avoir moins d’occasions d’exprimer ses idées (26%). Une personne sur cinq (21%) estime d’ailleurs que sa contribution n’est pas reconnue à sa juste valeur. Le niveau de discrimination est plus élevé chez les personnes interrogées effectuant un travail «intellectuel» que chez celles effectuant un travail «manuel». L’étude montre également que les personnes d’origine non-belge sont davantage touchées dans la discrimination liée à l’incapacité. Les personnes qui se sentent victimes de discrimination après une période d’incapacité perçoivent également leur avenir professionnel de manière plus négative, ce qui pourrait accroître le risque de rechute. 


Source: Mutualité chrétienne (étude téléchargeable sur presse.mc.be)

Je veux travailler, mais comment
dois-je m’y prendre?


Martine (prénom d’emprunt) a 60 ans. Elle a été atteinte du cancer à trois reprises, ce qui lui a coûté un demi-poumon. Elle n’arrive plus à travailler à temps plein. Elle a créé un groupe de lecture, parce qu’elle veut continuer de faire sa part, mais ne trouve pas de travail adapté. 


«Ça m’énerve d’entendre dire qu’il faut activer les malades de longue durée. Comme si nous n’étions pas malades. Je veux travailler et c’est possible si on m’autorise à le faire de façon soutenable. Pour de courtes périodes, par exemple. C’est tout ce que mon corps accepte».

«J’ai été atteinte du cancer à trois reprises. À chaque fois, j’ai dû passer par de la rééducation, continuer de vivre, éduquer mes enfants. Travailler me donnait une place dans la société. Après le premier cancer, j’ai directement compris que je devrais m’organiser seule. J’ai commencé par de petits cours. Cinq semaines de suite, à chaque fois trois heures par semaine. C’est comme cela que je garde le rythme sans devoir abandonner. Mais le système vous use de toutes parts, il ne permet guère de travailler lorsque vous touchez une allocation. La législation est complexe et requiert beaucoup de formalités administratives. Pourtant, le système devrait justement nous aider».


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