Les travailleurs et travailleuses intérimaires peuvent prétendre à deux types de prime: la prime de fin d’année et la prime syndicale. La première est payée à l’intérimaire qui a totalisé un certain nombre de jours ou d’heures de travail sur une période de référence. La seconde est payée aux intérimaires membres d’un syndicat qui répondent aux conditions d’octroi de la prime de fin d’année.
David Morelli
Pour avoir droit à la prime de fin d’année 2025, vous devez avoir travaillé au moins 65 jours (jours de 7,6 heures) ou au moins 494 heures comme intérimaire au cours de la période de référence, à savoir du 1er juillet 2024 au 30 juin 2025. Le montant de la prime équivaut à 8,33% du salaire brut gagné pendant cette période.
Comme membre de la CSC, vous avez également droit à une prime syndicale de 120 euros. Grâce à la prime syndicale, vous récupérez une partie de votre cotisation. L’argent de cette prime provient de versements par les employeurs aux syndicats, souvent par le biais d’un fonds social ou d’un fonds pour la sécurité d’existence.
Pour avoir droit à la prime de fin d’année, vous devez avoir travaillé au moins 65 jours ou au moins 494 heures comme intérimaire.
Si vous remplissez les conditions d’octroi, vous recevrez automatiquement le document de la prime au cours de la première semaine de décembre. Les intérimaires qui sont affiliés à la CSC recevront une prime syndicale en même temps que leur prime de fin d’année. Pour cela, il leur suffit de déposer le formulaire signé dans une boîte aux lettres de la CSC. Les nouveaux membres ont également droit à la prime syndicale en plus de leur prime de fin d’année. Si vous n’avez pas reçu ce document le 15/12, contactez interimunited@acv-csc.be. Les personnes qui ne sont pas encore membres peuvent s’affilier dès à présent sur www.lacsc.be et recevoir automatiquement leur prime syndicale.
Enchaîner les contrats temporaires, notamment les missions d’intérim, plonge de nombreux demandeurs d’emploi dans une spirale d’instabilité. Les périodes sans travail s’accumulent, rendant difficile la sortie du statut de «chômeur de longue durée». À cette précarité s’ajoute désormais une menace supplémentaire: la limitation des allocations de chômage à deux ans, qui fait peser une incertitude anxiogène sur des parcours déjà fragilisés.
© Interim United
Espe (prénom d’emprunt) a beaucoup travaillé… et aurait aimé travailler plus. Mais la vie ne le lui a pas permis. Son exclusion le choque.
Propos recueillis par David Morelli
Espe est autodidacte. Après avoir travaillé comme salarié, il a, suite à un licenciement collectif, enchaîné les contrats intérims: «J’acceptais tout ce qui se présentait, même si je n’avais pas les qualifications nécessaires. C’était une chouette période même si les contrats étaient précaires, mais avec parfois des semaines de six jours». Mais une agression lors d’un travail va changer sa vie: «J’ai eu une grave commotion cérébrale avec des séquelles et des traumatismes. Pour ma santé mentale, quitter la ville était la seule solution pour moi. J’ai donc emménagé il y a trente ans dans un chalet en Ardenne qui, aujourd’hui encore, n’est pas raccordé à l’eau et à l’électricité».
Il suit – avec succès – une formation pour devenir agent de gardiennage. «Malheureusement, lors d’un contrat, j’ai eu un bug consécutif aux séquelles de mon agression. Cela s’est su dans le petit milieu du gardiennage… Et je n’ai plus jamais trouvé de boulot dans ce secteur après…».
Espe a néanmoins continué à faire des intérims, mais de manière de plus en plus fluctuante: «Vu mon profil atypique, les boîtes d’intérim m’envoient des propositions qui ne me correspondent pas du tout». Il est par ailleurs reconnu par le SPF Santé comme handicapé à plus de 66% pour troubles du spectre autistique.
Dans ce contexte, il a vécu «comme un coup de poing» le fait que le courrier s’adresse à lui comme s’il n’avait pas travaillé pendant vingt ans. «C’est faux et choquant! Au contraire, malgré mes limites en termes de diplômes et mon handicap, je suis fier d’avoir réussi à trouver tous ces emplois. Bien sûr, j’aurais aimé travailler plus, mais la vie a fait que ça n’a pas été possible». Et aujourd’hui, à 61 ans, il va devoir reprendre ses recherches d’emploi. «Avant la réforme, explique-t-il, les chômeurs de soixante ans et plus n’étaient généralement plus soumis à l’obligation de rechercher activement un emploi. La réforme change la donne…».
Au premier janvier, il sera exclu du chômage. «Est-ce que je pourrai me tourner vers le CPAS? Ce n’est pas du tout sûr, selon eux…. J’ai fait une demande au SPF Santé pour qu’ils revoient mon indemnité du fait de mon handicap, car au niveau financier, j’ai déjà à peine de quoi vivre, et des devoirs financiers envers mes trois enfants qui vivent avec leur mère. J’ai la chance de vivre dans un contexte qui me permet de vivre de manière assez minimaliste, mais c’est vraiment une terrible angoisse».
Les boîtes d’intérim m’envoient des propositions qui ne me correspondent pas du tout!
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