«Les syndicats peuvent jouer un rôle dans l’écosystème sportif»
L’accord de coopération historique entre la BWI et la Fifa permettra une meilleure protection des droits des travailleurs à l’échelle mondiale. La CSC BIE a joué un rôle crucial dans la conclusion de cet accord.
D. Mo.
Le 22 octobre dernier, la Building and Wood Workers’ International (BWI) et la Fifa ont signé un accord de coopération de cinq ans qui établit, entre autres, un cadre pour des inspections conjointes. Cet accord constitue une avancée majeure pour la protection des droits des travailleurs à l’échelle mondiale et confirme l’engagement commun de la BWI et de la Fifa en faveur de conditions de travail équitables.
Patrick Vandenberghe, président du comité des sports, vice-président de la BWI et par ailleurs président de la CSC Bâtiment – Industrie & Énergie (CSC BIE), a joué un rôle clé dans la conclusion de cet accord. Il a souligné l’importance d’une coopération structurelle entre les syndicats et les organisations sportives afin de garantir les droits des travailleurs dans le contexte d’événements sportifs de grande envergure. «Cet accord constitue non seulement une étape importante pour la BWI, mais aussi une reconnaissance du rôle que les syndicats peuvent jouer dans l’écosystème sportif, a-t-il déclaré. En tant que président du comité des sports, j’ai toujours plaidé pour la transparence, la prévention et la réparation lorsque les droits des travailleurs sont menacés. Cet accord permet de traduire ces principes en actions concrètes».
Signé à l’occasion du 20e anniversaire de la BWI, l’accord, valable jusqu’en 2030, prévoit notamment des inspections conjointes des lieux de travail liés aux tournois de la Fifa, avec garantie de confidentialité et de protection contre les représailles, la publication annuelle de rapports conjoints sur les conditions de travail, des formations pour les représentants des travailleurs et des mesures correctives en cas de violations constatées. À travers des inspections et du dialogue, cette collaboration avait permis, notamment, des améliorations en matière de sécurité et de normes du travail lors de la Coupe du Monde au Qatar (2022).
Avec les prochains tournois (Amérique du Nord en 2026, Amérique du Sud en 2027 et 2030 et Arabie Saoudite en 2034), l’accord sera mis en œuvre dans des contextes politiques et industriels variés. Pour Patrick Vandenberghe, cette portée mondiale implique une responsabilité accrue: «Nous devons veiller à ce que les leçons du passé ne soient pas oubliées. Cet accord offre une plateforme pour les intégrer durablement et pour traiter les violations des droits des travailleurs de manière transparente et rapide – quel que soit le pays ou les circonstances», conclut-il.
Les violations des droits des travailleurs doivent être traitées de manière transparente et rapide.
La Building and Wood Workers’ International (BWI) est une fédération syndicale mondiale représentant 12 millions de travailleurs dans les secteurs du bâtiment, des matériaux connexes et de l’industrie forestière. Ces travailleurs sont affiliés à 361 syndicats répartis dans 115 pays à travers le monde. Depuis près de vingt ans, la BWI mène des campagnes pour un travail décent lors des méga-événements sportifs, en réalisant de nombreuses inspections du travail sur les chantiers des Jeux olympiques et des Coupes du Monde de la Fifa.
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