À l’occasion des 20 ans de la charte «Gender mainstreaming», les trois syndicats renouvellent leur engagement à œuvrer pour l’égalité de genre.
David Morelli
Les trois syndicats se sont réunis pour renouveler leur engagement.
Les syndicats ont longtemps été considérés comme des bastions masculins. Si ce constat était sans doute avéré dans le passé, il ne correspond plus à la réalité. Aujourd’hui, à la CSC, le nombre de femmes actives au sein du syndicat, tout comme le nombre de permanentes, de femmes présentes dans les instances décisionnelles ou de déléguées syndicales élues au sein des entreprises, est en progression.
Ce changement n’est pas arrivé grâce à un coup de baguette magique: il provient d’une prise de conscience de cette situation par les syndicats. En 2004, cette conscientisation a abouti à la signature d’une charte promouvant l’égalité entre les femmes et les hommes au sein de leurs structures, appelée charte «Gender mainstreaming». Celle-ci consiste à promouvoir la parité dans le fonctionnement interne des syndicats et à garantir la participation des femmes à tous les niveaux de dialogue social.
«L’égalité a beaucoup évolué grâce, d’une part, à la mobilisation sans faille des femmes et des responsables parmi elles, mais aussi grâce à la compréhension des hommes. L’égalité n’est pas un gadget: elle est une nécessité dans une société dans laquelle 50% de la population sont des femmes», explique Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC. Mais cette égalité est aujourd’hui mise sous pression – en Europe, avec la montée de l’extrême droite, mais aussi en Belgique. «Dans les déclarations de politiques régionales et communautaires ainsi que dans la discussion en vue de la formation du gouvernement fédéral, on constate que l’égalité disparaît des radars, voire que l’on régresse par rapport aux droits des femmes. Et ce, qu’il s’agisse de la liberté des femmes à disposer de leur corps, de leurs droits sociaux et économiques, ou de la combinaison entre la vie privée et la vie professionnelle. Nous devons donc rester particulièrement attentifs à ce que cette thématique ne sorte pas des radars».
À l’occasion des 20 ans de la signature de la charte, les trois syndicats ont renouvelé leur engagement. La réalisation de l’égalité entre femmes et hommes sera donc poursuivie au sein de l’ensemble des instances syndicales, en implémentant le gender mainstreaming comme méthode de travail à tous niveaux et dans tous les secteurs. Les syndicats souhaitent par ailleurs «étendre davantage cette dynamique au dialogue social en général, au sein des comités de gestion, de la concertation sociale à tous les niveaux, des opérateurs de formation, des associations, etc.»
Mais de nouveaux engagements ont également été pris, entre autres en matière de mesure, via des statistiques genrées, et d’intégration de la dimension de genre dans l’ensemble des activités et des formations.
Les trois organisations ont par ailleurs appelé les politiques, le monde patronal, le monde associatif et tous les acteurs de la société civile à travailler concrètement à cette égalité. Elles appellent la Belgique à implémenter ses engagements en matière d’égalité sur les lieux de travail. Elles demandent notamment de prendre des mesures pour réduire l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes et pour promouvoir la mixité dans les différents métiers. De plus, les trois syndicats insistent sur la lutte contre les violences fondées sur le genre au travail et sur l’importance de la présence des femmes dans les organes de décision.
© Femmes CSC